L'ORDO-LIBERALISME
L’ORDOLIBERALISME
Sociale-économie de marché à l’Allemande : 13 millions de pauvres et précaires avec 4,5% de chômeurs.
Economie-sociale de marché à la Française : 9 millions de précaires et de pauvres avec 9,6% de chômeurs.
Laissons l’Angleterre de côte pour l’instant, leur système ultra-libéral a et fait des dégâts sociaux-économiques, communautaires et identitaires encore plus importants. Ainsi que les Etats-Unis, avec son nouveau président, œuvrant pour la décomposition de ‘’l’Obama Care’’… Un nouveau fou du ‘’Grand Argentier’’… ?
Dans ce monde d’inconscience et néfastes consciences.
Fondés sur l'influence luthéro-catholique d'une économie libérale-sociale et pour partie sur celle du déterminisme (Ricoeur) assujetti à l’herméneutisme protestant (églises luthériennes, réformées, anglicanes, méthodiste, congrégationnistes, etc…) ; ses principes (ceux de l’ordolibéralisme) sont diffusés dès les années trente par les Écoles de Fribourg – fondée par Eucken et Röpke, disciples éloignés du pasteur Blumhardt – et de Cologne avec M. Muller-Arnarck.
Développé dans les milieux catholiques par le Pr. Nell-Breuning, l'ordolibéralisme défriche « la voie allemande vers le libéralisme». (François-Georges Dreyfus Professeur émérite de l'université Paris IV-Sorbonne Ancien directeur du Centre d'études germaniques de l'université de Strasbourg).
« Le projet ambitieux de l'Union économique et monétaire européenne est un pur produit de la pensée ordo-libérale ».
Frederick Bolkenstein
Il s'agit à l'origine d'une simple idée, d'un concept, qui fut progressivement transposée dans l'économie allemande, en en devenant même l'un des principaux éléments.
En fait, cette idée est la formulation, habile et ambiguë, d’une politique économique qui se réfère à une théorie (et même une véritable idéologie) particulièrement élaborée, née en Allemagne dans les années trente : “L’ordolibéralisme”, se réfère explicitement à Röpke, l’un des fondateurs de cette pensée avec Eucken et Müller-Armack. Le terme Ordolibéral fait référence à une revue créée à l’époque, intitulée Ordo (regroupant tous les néolibéraux européens) et qui se veut la revue d’un nouvel ordre économique et social (Ordnung von Wirtschaft und Gesellschaft). Cet intitulé permet de bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’une simple idée pragmatique de politique économique ni même d’une simple théorie économique parmi d’autres mais bien de l’énoncé de principes fondamentaux et universels d’un ordre social idéal. ‘’L'économie sociale de marché’’ consiste en un mélange de deux systèmes. De la même façon que les “Démocraties Populaires” n’étaient ni démocratiques ni populaires, “L’économie de marché sociale” n’est ni libérale ni sociale. Non seulement il n’est pas question de mêler libéralisme et social-démocratie, mais les ordolibéraux rejettent à la fois le libéralisme (aussi bien économique que politique) traditionnel qu’ils nomment de manière péjorative le paléo-libéralisme et le socialisme, qu’ils considèrent comme le mal absolu.
« Pour Eucken, le socialisme était une vision d'horreur, un modèle, non seulement d'inefficacité, mais aussi, et surtout, d'absence de liberté ».
Frederick Bolkenstein, homme politique néerlandais, ordolibéral convaincu et militant, longtemps responsable du parti populaire (libéral), président de l’Internationale libérale de Londres entre 1996 et 1999, auteur de la directive « services » (dont le principe structurant du « pays d’origine » a été l’objet de fortes contestations) qu’il a élaboré lors de son mandat à la commission européenne entre 1999 et 2004. Elle retient en effet des éléments de marché libre ainsi que d'économie plus centralisée. Elle se pose alors comme un troisième choix entre peu ou trop d'interventions de l'État dans l'économie.
Le “en effet” ne manque pas de sel.
L’ordolibéralisme n’est justement pas pour un marché libre. Le marché, à ses yeux, n’est pas une donnée naturelle, contrairement aux thèses libérales classiques, et donc risque d’évoluer dangereusement. Aussi, le marché doit-il être institué rigoureusement, et même autoritairement, encadré. Entre autres, par une Constitution, qui doit énoncer non seulement les principes économiques et sociaux (Ordnung von Wirtschaft un Gesellschaft), mais aussi les règles de fonctionnement intangibles et impératives pour assurer cet ordre (le projet de Traité constitutionnel européen était typiquement d’inspiration ordolibérale).
D’autre part, cette idéologie est farouchement opposée à tout centralisme aussi bien politique (décentralisation politico-administrative), qu’économique (lutte systématique, voire obsessionnelle, contre les monopoles et la survalorisation des PME), que social (la famille comme cadre privilégié de la vie sociale… ; communautarisme, et peut-être, d’une certaine manière, seul socle du sens commun ?). Enfin, l’Etat est conçu à la fois comme une sorte d’autorité religieuse, gardienne du credo “concurrentiel”, et comme une entreprise ‘’paternaliste’’ dans son fonctionnement, et non comme l’Etat démocratique classique. Il ne doit d’aucune manière intervenir dans le libre jeu de la concurrence, ni dans aucun domaine de la vie sociale. Par contre, il doit, en amont, offrir le cadre institutionnel permettant cette libre concurrence et, en aval, sanctionner sévèrement toute déviance qui porterait atteinte à celle-ci (la fameuse formule de la concurrence libre et non faussée). Il doit lui-même s’interdire toute intervention, même sous prétexte de l’intérêt collectif.
Pour les ordolibéraux, l’intérêt commun ne peut en aucune façon se déterminer par un projet a priori (une finalité) rationnel collectif, mais se réalise spontanément (a posteriori) par le libre jeu de la concurrence. Toute institution, privée ou publique, doit se forger et agir sur le modèle de l’entreprise et ne doit obéir qu’à un seul critère : la rentabilité. (Variable unique de l’économie) - « Le projet ambitieux de l'Union économique et monétaire est un pur produit de la pensée ordo-libérale ».
Frederick Bolkenstein.
La conception de ‘’l'économie de marché sociale’’ voudrait associer le principe de la liberté des marchés et celui de la compensation sociale. (Etats ambigus et rarement égalitaires).
On ne revient pas sur la confusion entre marché libre et concurrence instituée. Mais surtout, l’ordolibéralisme est radicalement opposé à toute forme de solidarité collective universelle (type sécurité sociale ou services publics gratuits par exemple). La famille doit être le seul lieu solidaire et assurantiel, à charge bien sûr, de faire appel à des entreprises de service, concurrentielles, aussi bien pour la santé, l’enseignement, la retraite etc… En opposition donc avec la conception sociale-démocrate lucide de la nécessaire mise en œuvre du véritable pragmatisme collectiviste affilié à une réelle communauté ||Sociale-Economique||… Mais avec le libéralisme classique qui, dès Adam Smith par exemple, considérait qu’il y avait des activités qui échappaient, par nature, au marché (telles l’école, la santé et la défense, par exemple). Il y a bien, par contre, l’idée de compensation sociale, mais elle se limite à des aides ponctuelles, en fonction d’accidents conjoncturels, et un soutien minimum de la frange de la population la plus défavorisée (la fameuse lutte contre l’exclusion, mais en aucune façon contre la précarité, qui en est le signe perceptible avant l’exclusion). Mais surtout, pour les ordolibéraux, la protection sociale ne doit pas faire l’objet d’une politique sociale autonome et ne nécessite aucune institution spécifique, car c’est le fonctionnement libre de la concurrence qui permet, par lui-même et lui seul, la justice sociale. Ce qui permet de redonner son vrai sens à la fameuse formule “Economie de marché sociale”. L’épithète “sociale” ne vient pas corriger le concept d’économie de marché, mais signifie que, au contraire, l’économie de marché est par nature sociale, que toute finalité sociale est la conséquence spontanée d’un marché de concurrence libre et non faussée.
Comme la laïcité n’a aucun besoin de complément circonstanciel, adjectif ou épithète.
Le doute apparaît dans toute sa plénitude : il s'y exprime comme pure critique des valeurs et croyances existantes sans nécessité de proposer des hypothèses alternatives. Cette attitude simpliste exprime de la manière la plus adéquate les valeurs individualistes au regard desquelles est rationnel l'individu qui met en doute les croyances collectives, en et par leurs inutilités à être de meilleurs vecteurs socio-économico-culturels que la détention individualiste de monnaie ou de biens permettrait ? Comme l'écrit R. Bouveresse, « La prise de conscience de la faillibilité est l'acte de naissance de l'homme rationnel ».
Economie sociale de marché ou Sociale économie de marché ?
« La forme la plus élémentaire de sécurité sur le plan social est garantie lorsque chacun a la possibilité d’assurer, par ses propres moyens, sa subsistance et celle de sa famille. » Ordre du clan ?
(Hans Tietmeyer)
De même pour Hans Tietmeyer: « Ce sont justement les institutions du marché, en situation de concurrence, protectrices de la liberté et instigatrices de bien être qui peuvent atteindre la plupart des objectifs sociaux ». (Faillibilité n’est pas morale ?).
Ainsi les avantages de l'économie de marché, comme ceux de la liberté économique et du progrès technique, sont mariés avec ceux de l'économie centralisée comme le haut taux d'emploi et les faibles variations de la demande. À l'opposé, de nombreux désavantages de ces deux types d'économie sont gommés comme l'abus de liberté des marchés. Là, l’auteur de ce texte atteint le zénith du crétinisme dogmatique et/ou de la malhonnêteté intellectuelle. D’une part, il continue de prétendre que le ‘’Soziale Marktwirtschaft’’ (sociale économie de marché) est une synthèse du libéralisme et de l’économie centralisée, en totale contradiction avec les principes théoriques de cette pensée. D’autre part, il assimile liberté économique et progrès technique, alors que partout la recherche scientifique est pour l’essentiel financée par des fonds publics, et s’élabore majoritairement dans des institutions publiques ou para-publiques. Le moteur efficace de la recherche et de l’évolution ‘’positive’’ est la collaboration et non la concurrence.
Sans oublier que l’Union Soviétique fut une des premières puissances scientifiques et une fabrique de savants, que l’occident marchand n’a cessé de tenter de “s’approprier”. Pour faire contrepoids, il assimile économie centralisée et le haut taux d’emploi, ce qui doit faire s’étrangler d’indignation et de colère tous les libéraux ou néolibéraux et par là même les adhérents à la thèse ordolibérale décrédibilisant l’utile partie liée à la gestion sociale par une véritable république démocratique. Enfin, ce “métissage” de pensées contradictoires aurait la vertu de faire profiter des avantages de chacune et d’en gommer les désavantages… par quel miracle ne serait-ce pas l’inverse ? Sachant que l’être humain est souvent attisé par les feux de la division et les lois du filoutage déontologique. D’ailleurs, les néo et ordolibéraux actuels dénoncent, au contraire, le caractère pervers de cette synthèse, que la mise en application pratique de l’économie de marché sociale a engendré dans les décennies précédentes. Ils n’ont de cesse, en particulier dans le cadre de l’UEM (l’Union Economique Mondiale), de revenir à une pureté théorique, en se débarrassant des scories sociales-démocrates qui polluent, à leurs yeux, les économies occidentales. “Au terme actuel de son évolution depuis plus d’un demi-siècle, on peut constater pour finir que l’économie sociale de marché allemande demeure toujours un système hybride, combinant un certain libéralisme économique et un certain modèle social dont on peut se demander s’ils sont complémentaires ou au contraire à la longue incompatibles. Mais il y a indiscutablement en ce moment, sous l’influence d’une crise économique et sociale persistante et de l’évolution concomitante des idées, une remise en question profonde de la composante sociale du système dans un sens qui tend à rapprocher celle-ci, comme auparavant la composante économique, de sa conception théorique dans l’ordolibéralisme. Il serait intéressant et instructif d’observer l’effet de ces réformes sur l’évolution économique et sociale allemande - L'État y a une position forte et intervient dans les décisions économiques pour l'intérêt public et se pose en co-organisateur des politiques sociales et économiques.”
(François Bilger, économiste ordolibéral français.)
C’est l’un des aspects qui conduit à des contresens graves vis-à-vis de cette thèse. En effet, l’ordolibéralisme renie le fameux principe du “laisser faire, laisser passer”, énoncé par le libéralisme classique (théorie du ruissellement), ce qui peut faire penser qu’il peut y avoir intervention de l’Etat. Pourtant, Michel Foucault dans son cours sur la naissance de la biopolitique, évoquait, à propos de l’ordolibéralisme, une véritable phobie de l’Etat, qui, selon cette théorie, aurait une propension naturelle à accroître son ascendant sur la société, jusqu’au totalitarisme. Phobie qui fait dire ironiquement à l’économiste ordolibéral Bilger qu’il faut s’opposer au “laisser faire de l’Etat”. De son côté, Frédéric Lordon (économiste, Directeur de recherche au CNRS), dénonçant l’influence des ordolibéraux au sein de l’Union Européenne, parle de leur haine de l’Etat.
Pourquoi ces visions contradictoires concernant le rapport à l’Etat de cette thèse ? Cela tient essentiellement à l’erreur qui consiste à voir l’ordolibéralisme comme un système hybride ou une synthèse du libéralisme et de la social-démocratie, alors qu’il se démarque fondamentalement du libéralisme classique et s’oppose radicalement au socialisme et à toutes les formes d’intervention économique et sociale de l’Etat. Pour les libéraux classiques, le marché est une donnée naturelle, ainsi Adam Smith énonçait que dans toute société humaine il y a une tendance naturelle (instinct) au “trafic” (échange marchand).
Il faut donc laisser s’exprimer librement cet instinct et aucune instance corporatiste autocratique ou politique templière, ne doit entraver cette liberté. Cependant, pour ce classique, le marché ne peut pas valablement recouvrir toutes les activités humaines ; les grandes infrastructures, les services d’intérêt général comme la santé, l’enseignement ou le régalien, par exemple, échappent aux lois du marché. Les ordolibéraux contestent les deux aspects de cette vision. Pour eux, l’échange marchand concurrentiel est la forme universelle des rapports humains dans tous les domaines. Mais, l’échange marchand n’est pas naturel, c’est un idéal qu’il faut vouloir, instituer et protéger. D’où la nécessité d’une autorité supérieure qui énonce les principes, fixe les cadres juridiques, sanctionnent tout manquement aux règles et combat, voire réduit au silence, toute pensée contraire aux principes de cette thèse, aussi bien le libéralisme classique parce qu’utopique (naturalisme des lois du marché) et immoral (hédonisme individualiste) que le socialisme, ou toute forme d’interventionnisme étatique ; parce qu’inefficace économiquement et attentatoire à la liberté.
L’Etat a donc bien “une position forte” et “intervient dans les décisions économiques pour l'intérêt public et se pose en co-organisateur des politiques sociales et économiques. Mais, pour les ordolibéraux, les concepts d’Etat, d’intérêt public et de co-organisation ont un sens différent, et même fondamentalement opposé, à celui reconnu depuis deux siècles dans les démocraties libérales. Si donc ils se distinguent des libéraux classiques, ils s’opposent encore plus radicalement à la conception sociale-démocratique, et même tout simplement démocratique, de l’Etat. Pour eux, il n’y a pas de sphère politique, la société fonctionne “librement”, le lien social se réalisant selon le principe unique et universel de la concurrence entre individus, communautés et institutions. D’où l’objectif de la privatisation systématique de toutes les activités humaines de quelque nature qu’elles soient. Il n’est donc pas possible de concevoir un quelconque souverain, fut-il populaire, exprimant une volonté commune : d’où l’anti-souverainisme, “l’indépendance” des corps intermédiaires, des instances d’arbitrage et de régulation (Banque centrale, Justice, administrations sociales, etc…) et pour les ordolibéraux l’affiliation des services d’intérêt général aux uniques lois de la concurrence. Dans ces conditions, l’Etat ne peut pas légitimer son autorité au nom d’un souverain, il doit donc être délesté de tous ses attributs de souveraineté et se comporter comme une entreprise parmi d’autres: rentabilité de ses services et interventions limitées au maintien ou rétablissement des règles de concurrence du marché. Et même, son existence n’est qu’une concession provisoire, imposée par l’histoire des démocraties occidentales, jusqu’à ce que soit mis en place et en œuvre un espace socio-économique hors souveraineté nationale.
La “construction” européenne, dont ils sont, depuis l’origine, les initiateurs les plus déterminés, doit répondre à cet objectif.
Quant à la co-organisation, elle fait allusion au système de contractualisation des rapports sociaux mis en place en Allemagne après la 2ème Guerre mondiale, où une cogestion d’inspiration néo-corporatiste assurait la paix sociale tout en permettant un haut niveau de revenu salarial, le tout adossé à un système de protection sociale dont les origines remontent à Bismarck. Mais là encore, il s’agissait d’une situation transitoire dont les ordolibéraux ont profité pour intégrer idéologiquement le monde syndical au capitalisme, et qui, par ailleurs, s’imposait à eux, compte tenu du rapport de force avec un syndicalisme puissant et bien organisé. Enfin, cette situation était supportable grâce à l’exceptionnelle croissance économique de la reconstruction industrielle allemande. Mais, depuis les années 80, à la faveur de la crise et de la mondialisation, le retour à la pureté ordolibérale se traduit par une remise en cause radicale tant du système de protection sociale que de la cogestion syndicale, dans le sens d’une flexibilisation des rapports sociaux et de la réaffirmation du pouvoir non partagé des actionnaires ou ‘’héritiers’’ d’un système féodal ? La construction européenne étant pour eux le moyen habile de se défaire de ce fameux modèle allemand, au sein même de l’économie allemande.
Hans Tietmeyer ne laisse aucun doute sur ce point : « l’économie sociale de marché n’est pas le premier degré de l’Etat Providence », écrit-il. Et pour enfoncer le clou, il ajoute que cette économie sociale de marché n’a jamais été conçue comme une « troisième voie » entre socialisme et capitalisme ou comme une « convergence des systèmes », mais comme une économie de marché perfectionnée et efficace. Le résumé de la doctrine de l’ancien « patron » de la Bundesbank est très explicite : « ce sont justement les institutions du marché, en situation de concurrence, protectrices de la liberté et instigatrices de bien être qui peuvent atteindre la plupart des objectifs sociaux ».
Le progrès social passe par la constitution d’un « capitalisme populaire » reposant sur l’encouragement à la responsabilité individuelle par la constitution de « réserves » et d’un patrimoine personnel obtenus par le travail.
Chritian Laval, docteur en sociologie, membre du GÉODE (Groupe d'étude et d'observation de la démocratie, Paris X Nanterre/CNRS) : ‘’Tietmeyer est un ordolibéral convaincu, ancien Président de la Bundesbank, il fut l’architecte de l’Union monétaire et de l’Euro, dans le but de faire de l’économie allemande, la plus grande puissance financière européenne’’.
« L'avènement de l'Europe libérale de demain risque d'être ébranlé par la formation transmise aujourd'hui aux jeunes Européens dans les écoles et les universités (…). La tâche des universitaires est donc de transmettre, par leur travail, les valeurs fondatrices de la société libre ou, en tous les cas, de combattre les idées qui visent à mettre en péril ce type de société. »
Fritz Bolkenstein.
Dans cette même optique d’une société de marché, il est écrit dans le “Livre Vert ” (Document européen sur les services d’intérêt général):
‘’Néanmoins les fournisseurs de services d’intérêt économique général, y compris les fournisseurs de services internes sont des entreprises et sont dès lors soumis aux règles de concurrence prévues par le traité. Les décisions d’accorder des droits spéciaux ou exclusifs aux fournisseurs de services internes ou de favoriser par d’autres moyens peuvent constituer une violation du traité, malgré la protection partielle offerte par l’article 86’’.
Ce refus de principe (de l’intervention de l’Etat) s’exprime notamment dans les «Lignes directrices communautaires » par lesquelles la Commission rappelle régulièrement ses propres orientations et qui, en l’espèce, répètent depuis plus d’une décennie avec une grande constance le principe dit de «l’investisseur privé» : l’aide d’Etat n’est admissible que si «dans les mêmes circonstances un investisseur privé rationnel dans une économie de marché» aurait pris une semblable décision d’apport financier. L’Etat est toléré…, mais à condition qu’il abdique d’être l’Etat, et qu’il se comporte comme un «agent privé rationnel en économie de marché» !
(Frédéric Lordon CNRS, Bureau d'économie théorique et appliquée) : “L’une des curiosités de la construction européenne est que l’on se réfère de façon valorisée au «modèle allemand», comme capitalisme nationalement organisé alors que cette unification européenne le remet précisément en question ne serait-ce que parce que « le dialogue social européen » est très loin des règles très formalisées et contraignantes de :
« L’action concertée ».
On peut même tenir que le transfert vers le niveau européen, comme vers le niveau infranational, est un moyen pour le patronat allemand de se délester des contraintes de la négociation nationale telles qu’elles ont été fixées dans une phase antérieure du rapport de forces entre patronat et salariés durant laquelle l’intégration dans la compétition mondiale ne fonctionnait pas encore comme levier anti-salarial. Plus encore, l’intégration européenne se faisant de plus en plus par la mise en concurrence des systèmes institutionnels, au nom du principe ravageur de la « reconnaissance mutuelle », c’est l’idée même d’une autonomie de la concertation nationale qui est remise en question par la «dérégulation compétitive».” (Christian Laval)
Notamment dans l’EU par la compétition inter-nations alléguée par les distorsions de l’impôt, le dumping social et différences de coût du travail. Les bases du système sont le principe de coordination et la concurrence ; la formation de monopole est empêchée. La base de la pensée de l'économie de marché sociale est la personnalité ; l'homme n'est pas ici seulement considéré comme un individu mais également comme un acteur social - chacun doit assumer sa responsabilité envers lui-même et autrui. L'État ne participe à l'assistance que si l'homme ne peut s'aider lui-même - principe de subsidiarité. Schématiquement : ‘’aides-toi, le ciel t’aidera’’. Conclusion qui, apparemment, reprend synthétiquement les grandes lignes économiques, sociales et philosophiques de l’ordolibéralisme. Apparemment seulement, parce qu’encore une fois l’imprécision conceptuelle offre un discours flou, qui favorise, par naïveté ou malhonnêteté, la confusion des interprétations. Les bases du système sont le principe de coordination et la concurrence. Dès les premiers mots, est évoqué un principe qui réunit deux notions, ‘’coordination’’ et ‘’concurrence’’, parfaitement antinomiques. Ainsi, selon la définition d’Alain Rey (Robert historique de la langue française) la coordination est “l’agencement des parties d’un tout selon un plan logique pour une fin donnée”. On a là résumé tout ce que déteste et condamne les ordolibéraux : l’idée d’un collectif organisé par une planification rationnelle en fonction d’une finalité d’apriori, à laquelle ils opposent une société parcellisée où les divers éléments entrent en concurrence spontanée d’où, a posteriori, naît l’ordre social. La formation de monopole est empêchée. Formulation pour le moins incantatoire. Car, en effet, en l’absence de toute autorité souveraine, qui pourra empêcher quoi que ce soit. Mais surtout, là encore, on brouille les cartes. Cela sonne comme un slogan anti-capitaliste, la lutte contre les “grands monopoles”, clamé naguère par Georges Marchais. Mais, dans un cas, ce qui est pointé c’est le danger que représentent des puissances privées ayant le monopole de secteurs entiers de l’économie, exerçant donc un pouvoir exorbitant sur la société, non seulement sans légitimité ni contrôle démocratique mais selon des motivations d’intérêts particuliers qui ne recouvrent l’intérêt général que par un miraculeux hasard. Alors que pour les ordolibéraux, ce qui est condamné c’est le principe en soi des monopoles, aussi bien privés que publics, et surtout ces derniers. Pour les pères de l’ordolibéralisme, le tissu économique doit être principalement constitué de PME indépendantes. Vision pour le moins utopiste ou hypocrite, tant il est vrai que tout capitalisme évolue inéluctablement vers la concentration économique et financière, et justement sous l’effet même de la concurrence qui pousse à la disparition, l’absorption ou la fusion des concurrents.
Pour ces phobiques de l’Etat, nostalgiques du système féodal, l’obsession est de voir se reproduire le processus de monopolisation du pouvoir de certains monarques (France et Angleterre entre autres) ; féodaux parmi d’autres au départ, qui finissent par devenir souverains, privant les autres de tout pouvoir. L’horreur de l’horreur étant quand, dans le système démocratique, le peuple, nécessairement ignorant et irresponsable, devient souverain et fait supprimer définitivement, par la loi et la réglementation, la liberté seigneuriale… De fait, la société néolibérale actuelle est bien un système féodal où des puissances économiques et financières se partagent, non plus un Royaume ou un Empire, mais la planète, échappant ainsi à toute souveraineté nationale. Selon l’état des rapports de forces entre elles, elles passent des accords de non-agression (situation assimilable à un monopole de fait) ou se font une guerre sans merci, avec des dégâts collatéraux considérables, en termes économique, financier, social et environnemental, le tout dans un climat de crise permanente. Quant aux fameuses PME, elles se font une concurrence meurtrière pour pouvoir gagner le droit d’être choisies par (soumises à) ces grandes féodalités oligopolistiques, soit comme fournisseurs soit comme sous-traitants. Quant à la fameuse régulation, elle peut être comparée au rôle de l’Eglise d’antan. Celle-ci comptait sur la piété des puissants pour brider leur tendance tyrannique, leur servait de conseil et d’arbitre et, excommuniait exceptionnellement ceux qui mettaient vraiment en péril le système et les principes. Le nouveau clergé technocratique néolibéral ne cesse d’en appeler à la moralisation (!!) des rapports socio-économiques.
Il initie stupidement des instances “indépendantes” de régulation dont l’image médiatique est inversement proportionnelle à leur impuissance d’intervention, enfin, mettent de temps en temps au pilori quelques brebis galeuses, de basse baronnie si possible (l’affaire Kerviel en est une caricature). Quand le désordre est trop grand, on rackette le contribuable, après avoir diminué les rendements des comptes épargne, ‘’filouté’’ les contrats des assurés(es), et ruiner le petit boursicoteur (Ex : Eurotunnel), afin de renflouer les puissances féodales, considérées comme les piliers de l’édifice social et les créateurs de richesses économiques. Et, encore une fois pour semer le trouble, on laisse croire que cela serait une concession à l’interventionnisme de l’Etat. Suprême habileté: si cela a un effet positif, on s’empressera de “re-libéraliser” le système, au motif qu’on est sorti de la période de turbulence et si cela rate, on pourra confirmer que l’interventionnisme étatique est inefficace, CQFD. Mais quoi qu’il en soit, au-delà du débat idéologique, le principe technique du monopole n’est pas en soi un “péché”. Entre autres, les secteurs-clés et stratégiques dont dépendent tous les autres secteurs et les services d’intérêt général ont vocation à être monopolistes, échappant aux aléas dangereux de la concurrence, et si possible monopoles publics ou sous contrôle public, pour que les finalités soient bien dans l’intérêt général et non dans l’intérêt des actionnaires. C’est d’ailleurs ce raisonnement, parfaitement neutre idéologiquement, qui conduisit, après la crise de 29 et la 2ème guerre mondiale, de nombreux pays, sans la moindre référence au collectivisme, à nationaliser certains secteurs-clés et à mettre sur pied ou renforcer de grands services publics. La base de la pensée de l'économie de marché sociale est la personnalité ; l'homme n'est pas ici seulement considéré comme un individu mais également comme un acteur social (chacun doit assumer sa responsabilité envers lui-même et autrui). L'État ne participe à l'assistance que si l'homme ne peut s'aider lui-même (principe de subsidiarité).
Ultime conclusion qui résume les bases philosophiques, ou idéologiques, de l’école ordolibérale. Un peu en contradiction tout de même avec l’introduction, qui présentait cette thèse comme une “simple idée, un concept, transposée dans l’économie allemande”. Ce point mériterait une très longue réflexion eu égard à la complexité tenant à la fois aux origines historiques, philosophiques et même théologiques, à la diversité des positions à l’intérieur même de cette école, enfin à la nature de son impact, parfois contradictoire et souvent opaque.
Aussi, “balancer” trois lignes pour en rendre compte participe, une fois de plus, du camouflage manipulatoire. D’autant que, d’un côté sont énoncés des termes à image positive : personnalité, acteur social, responsabilité. De l’autre, des mots à image négative : individu, sous-entendant l’insécurité de la solitude et l’égoïsme de l’individualisme ; assistance, évoquant l’indignité et la servilité vis-à-vis de l’Etat, grand méchant loup qui, certes, à de grands bras pour mieux nous embrasser, mais aussi de grandes dents pour mieux nous manger. Une telle présentation relève, en effet, du conte pour enfants. Sans doute parce qu’on ne serait pas capable de comprendre une analyse trop savante ; à moins que ce ne soit pour éviter de juger en toute connaissance de cause de la valeur de la thèse, qui permettrait un débat contradictoire, mais jugé inopportun à l’égard d’une vérité transcendante et universelle, donc indiscutable.
Avant de se pencher sur les bases philosophiques de cette idéologie, on peut pointer cette absence de rigueur dans la manipulation des concepts avec la dernière phrase.
L'État ne participe à l'assistance que si l'homme ne peut s'aider lui- même (principe de subsidiarité) Il y est question du principe de subsidiarité, selon lequel l’Etat ne doit intervenir socialement qu’en dernier recours. L’allusion est claire, il s’agit de condamner tout système public universel de protection sociale. Pour être plus convaincant, on utilise l’expression “assistance” de l’Etat, qui évoque la passivité, l’irresponsabilité et l’indignité, et aussi l’archaïsme de l’assistanat. Habile utilisation de la confusion régulièrement faite entre solidarité et assistance, ou charité. La finalité de la solidarité, par définition, est qu’aucun membre d’une collectivité (nationale par exemple) ne soit exclu, quel que soit le handicap dont il peut être victime (maladie, vieillesse, chômage, etc…), et donc ne doit jamais avoir besoin d’être assisté. La mutualisation des risques sociaux (Sécurité Sociale par ex) et l’offre gratuite de services jugés obligatoires (l’enseignement gratuit par exemple) y répondent parfaitement, par l’intermédiaire de cotisations universelles obligatoires et de la fiscalité. L’absence d’un tel système collectif (principe de mutualisation par le collectivisme) conduit nécessairement certains à être en situation d’exclusion, lorsqu’ils ne peuvent pas faire face, par leurs propres moyens, à une difficulté sociale, ce qui, cette fois, implique l’assistance.
Or, contrairement au sous-entendu évoqué plus haut, la solidarité publique impose la responsabilité (la contribution) et la dignité - en toute situation, on reste membre à part entière de la collectivité, sans subir l’humiliation de la ségrégation (positive ou non) et de la stigmatisation. Inversement, dans le fameux système de subsidiarité, on admet, comme fatale, l’exclusion. La charité privée ou publique, à l’image des anciens ordres mendiants, a alors la charge d’assurer une survie minimum des “pauvres”. A la fois, voile pudique qui adoucit l’image trop crue de la misère, qui répond aux sentiments charitables, et enfin qui prévient la violence sociale d’une population potentiellement dangereuse. Et comme les tenants de ce principe ne souhaitent pas susciter des comportements d’assistés “clandestins”, seuls doivent être aidés ceux qui le méritent vraiment, après enquête, aussi humiliante que stigmatisant. Stigmatisation qui peut susciter la compassion aussi bien que le rejet – voir comment certains médecins reçoivent (ou plutôt ne reçoivent pas) aujourd’hui les “bénéficiaires” de la CMU-.
Bref, l’opposition entre ces deux conceptions peut se résumer ainsi : d’un côté, lutter contre la pauvreté en intervenant directement sur les mécanismes économiques et les structures sociales tout en développant l’esprit de solidarité collective ; de l’autre, aider les plus pauvres, sans entraver la liberté économique ni toucher aux inégalités sociales, considérées comme légitimes dans le jeu naturel de la concurrence. On est évidemment libre de choisir l’une ou l’autre de ces options, encore faut-il les présenter clairement et honnêtement. Pour revenir aux bases philosophiques, non seulement il est impossible de les présenter en quelques formules évasives, mais cela nécessiterait une très longue analyse, à la fois historique, philosophique, mais aussi théologique. Les pros, comme les anti-ordolibéraux s’accordent au moins sur trois points : c’est une pensée spécifiquement allemande, d’inspiration luthéro-catholique, qui se développe pendant la crise économique et politique des années trente.
Les deux premiers points sont d’une extrême importance pour bien comprendre la nature de cette pensée et surtout pour bien mesurer l’enjeu de civilisation que représente sa diffusion et sa mise en œuvre aujourd’hui, entre autres dans le cadre de la construction européenne. Jean-Claude Coiffet propose, en annexe, une étude un peu détaillée de l’évolution historique et idéologique de l’Europe occidentale à partir de la Renaissance, et principalement du schisme religieux, qui rend compte de cette spécificité allemande.
Pour résumer, le schisme religieux de la Renaissance prend un tour particulier en Allemagne et la société qui en a découlé dans la zone germanique de l’Europe a des traits politiques, économiques, sociaux et culturels tout à fait distincts, et même opposés, a ceux des autres pays occidentaux, en particulier la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. L’opposition entre ces deux zones prendra d’ailleurs un tour violent à partir de la fin du XIXème siècle, qui aura son apogée avec la deuxième guerre mondiale. Après sa défaite de 1918, l’Allemagne semble se couler dans le moule des Etats démocratiques libéraux de la zone atlantique. Mais, bien évidemment, la greffe ne prend pas. La République de Weimar est continuellement en crise et contestée. Les années trente sont justement une période cruciale.
Les désordres internes ébranlent définitivement cette République inadaptée et personne n’est près à la défendre, bien au contraire. Par ailleurs, c’est la crise du système économique libéral de type anglo-saxon et c’est le développement du socialisme, symbolisé encore à l’époque par l’URSS. C’est dans ce contexte qu’émerge l’ordolibéralisme, qui se présente comme une refondation du modèle spécifiquement Allemand, en opposition au libéralisme anglo-saxon qui montre sa faillite et du socialisme aux traits centralistes et autoritaires. Cependant, la gravité de la crise et la violence des désordres favorisent la forme intégriste de cette refondation, le nazisme, qui tire vers un retour extrême et délirant aux fondations de cette spécificité allemande à la fois sur le plan des comportements idéologiques et sur le plan géographique : pangermanisme, rappel de l’Empire Austro-Hongrois, et même, avec les fascismes italien et espagnol, reconstitution de l’Empire Romain germanique d’avant la renaissance et pour l’Allemagne le désistement financier américain, avant 14-18. Mais l’ordolibéralisme, mis sur la touche pendant cette période transitoire, réapparaît dès la fin de la deuxième guerre mondiale, s’installe au sommet de la RFA et en une quinzaine d’année, cette pensée devient le credo universellement reconnu en Allemagne. Mais aussi, dès le début, et progressivement avec plus de netteté, “l’Europe” se construit et évolue sous l’influence de cette pensée, reprenant le vieux rêve de domination continentale face au monde anglo-saxon d’une part et au monde slave d’autre part. Fondés sur l'influence luthéro-catholique d'une économie libérale-sociale et pour partie sur celle du déterminisme (Ricoeur) assujetti à l’herméneutisme protestant (églises luthériennes, réformées, anglicanes, méthodiste, congrégationnistes, etc…).
Ses principes (ceux de l’ordolibéralisme) sont diffusés dès les années trente par les Écoles de Fribourg – fondée par Eucken et Röpke, disciples éloignés du pasteur Blumhardt – et de Cologne avec M. Muller-Arnarck. Développé dans les milieux catholiques par le Pr. Nell-Breuning, l'ordolibéralisme défriche « la voie allemande vers le libéralisme». (François-Georges Dreyfus Professeur émérite de l'université Paris IV-Sorbonne Ancien directeur du Centre d'études germaniques de l'université de Strasbourg).
En 1543 Luther avait écrit un traité intitulé “Des juifs et leurs mensonges”, dans lequel on peut lire entre autres « Ils sont remplis d'excréments du diable… dans lesquels ils se vautrent comme des pourceaux. La synagogue est une putain incorrigible et une souillure du diable... Nous sommes fautifs de ne pas les tuer. » Mais surtout il recommande un plan en huit points pour se débarrasser des juifs :
- "Tout d'abord, mettre le feu à leurs synagogues ou écoles et enterrer ou couvrir de saleté tout ce qui ne brûlera pas, de façon que personne ne puisse jamais revoir une de leurs pierres ou leur cendre…."
- "En second, je conseille que leurs maisons soient rasées et détruites. ..."
- "En trois, je conseille que tous leurs livres de prières et écrits talmudiques, qui servent à apprendre une telle idolâtrie, leurs mensonges, leurs malédictions et leurs blasphèmes, leur soient retirés…..."
- "En quatre, je conseille que leurs rabbins aient l'interdiction d'enseigner sous peine de perdre la vie ..."
- "En cinq, je conseille que les sauf-conduits sur les grands chemins soient abolis complètement pour les Juifs..."
- "En six, je conseille que l'usure leur soit interdite, et que toutes les liquidités et trésors d'or et d'argent leur soient confisqués…de tel argent ne doit pas être utilisé…de la [manière] suivante… Si un Juif se convertit sincèrement, on doit lui remettre [une certaine somme]..."
- "En sept, je recommande que l'on mette un fléau, une hache, une houe, une pelle, une quenouille ou un fuseau entre les mains des jeunes et forts Juifs ou Juives et qu'on les laisse gagner leur pain à la sueur de leur front. Car ce n'est pas juste qu'ils doivent nous laisser trimer à la sueur de nos faces, nous les damnés Goyim, tandis qu'eux, le peuple élu, passent leur temps à fainéanter devant leur poêle, faisant bombance et pétant, et en plus de tout cela, faisant des fanfaronnades blasphématoires de leur seigneurie contre les Chrétiens, à l'aide de notre sueur. Non, nous devons d’expulser ces fripons paresseux par le fond de leur pantalon."
- "Si nous voulons laver nos mains du blasphème des Juifs et ne pas partager leur culpabilité, nous devons nous séparer d'eux. Ils doivent être conduits hors de notre pays" et "nous devons les conduire comme des chiens enragés".
“Dès 1949, la démocratie chrétienne adhère au programme ordolibéral. Ce sont les « Articles de Düsseldorf » qui l’emportent sur le programme plus social d’Ahlen. Les démocrates-chrétiens étaient partagés entre deux références, le christianisme social qui a inspiré le Programme d’Ahlen de 1947, et les directives de Düsseldorf plus libérales.
C’est la seconde orientation qui l’a emportée politiquement.
(…) Le SPD fera sa conversion officielle à l’économie de marché exactement dix ans plus tard, en 1959 au Congrès de Bad-Godesberg. S’il parle d’économie de marché « dirigée », le parti social-démocrate se ralliera vite à l’expression consacrée. Le petit parti libéral mais aussi les Verts participeront plus tard à ce consensus, moyennant quelques aménagements. Tous les partis de gouvernement se réclament donc de la doctrine, mais c’est aussi le cas des syndicats. Le DGB en 1964 déclare son adhésion à l’économie de marché. En 20 ans, l’ordolibéralisme est devenu un « credo national », selon François Bilger.” .
La base de la pensée de l'économie de marché sociale est la personnalité ; l'homme n'est pas ici seulement considéré comme un individu mais également comme un acteur social (chacun doit assumer sa responsabilité envers lui-même et autrui.
(Christian Laval)
C’est encore une manifestation de l’ambiguïté de la pensée ordolibérale, mais aussi de son insertion dans le mouvement des idées religieuses. Cette phrase fait évidemment référence au “Personnalisme”. Ecole de pensée fondée par des intellectuels catholiques, principalement en France, autour de certaines revues telles “Ordre nouveau” et “Esprit”, dominée par la forte personnalité d’Emmanuel Mounier.
Même période (fin des années 20, début des années 30). Même refus de l’individualisme égoïste et hédoniste d’une part, et du collectivisme autoritaire d’autre part.
Même critique du centralisme et valorisation d’un certain corporatisme et communautarisme.
Même critique de la modernité et même volonté de faire face à “la crise de l’homme du XX° siècle”.
Mais on peut voir, encore une fois, comment des bases idéologiques apparemment identiques se traduisent par des positionnements différents, paradoxaux, voire opposés, dans ce qu’on a appelé plus haut la zone libérale atlantique (la France ici) et la zone germanique. Ainsi pour le personnalisme français, la condamnation de l’égoïsme utilitariste individuel ne remet pas en cause l’autonomie de l’individu et sa totale liberté de conscience (voir, ou plutôt lire, le philosophe Jean Lacroix, ami de Mounier et collaborateur d’Esprit). Le rejet du collectivisme autoritaire ne détourne pas de l’action sociale militante pour lutter contre l’injustice et l’aliénation inhérentes au capitalisme. Enfin le rapport de la personne au social n’est pas une simple attitude de charité, “subsidiaire” à une auto-sécurité, mais bien une insertion dans une réalité sociale solidaire, ce qui place le Personnalisme français dans la tradition du christianisme social. En opposition avec la pensée ordolibérale allemande sur tous ces points, comme on l’a précédemment développé, qui elle s’inscrit dans la tradition conservatrice de la démocratie chrétienne.
Cependant l’ambiguïté est toujours présente des origines à nos jours. Ainsi, au cours de la 2ème guerre, une partie de l’école personnaliste (y compris Mounier au début) a rejoint Pétain, séduite, entre autres, par la référence catholique, le corporatisme et le communautarisme de Vichy. Alors qu’une autre partie (y compris Mounier à partir de 41) s’engage dans la résistance et joue un rôle déterminant dans l’élaboration du programme du CNR (Conseil National de la Résistance), aux couleurs socialisantes (modèle social que les ordolibéraux veulent justement effacer aujourd’hui). Après la guerre, le mouvement autour de la revue “Esprit” est nettement engagé à gauche, au point qu’il est présenté par certains, accusé par d’autres, comme étant compagnon de route du PC. Mais, à la même époque une partie des Chrétiens, issus de la résistance, s’inscrit dans un centre plutôt conservateur (le MRP entre autres). Enfin, la construction européenne est portée sur les fonts baptismaux par tous les partis chrétiens démocrates européens, et principalement la CDU. Certains chrétiens français issus du personnalisme, tel Delors pour n’en citer qu’un, deviennent des européistes convaincus, adeptes de “l’économie sociale de marché”, alors que la Revue Esprit se montre critique, en particulier du fait de la nature ordolibérale et antisociale de cette construction ; position qui conduisit par exemple Paul Thibaud, directeur actuel de la revue, à appeler à voter non au dernier référendum européen. La crise actuelle, quelles que soient évidemment les différences, nous ramène aux années 30, et peut-être même à l’époque de la Renaissance, tant il apparaît qu’il s’agit plus d’une crise civilisationnelle que d’une crise strictement économique.
C’est encore le libéralisme anglo-saxon qui est au cœur de la crise ; des tendances d’extrême droite se manifestent un peu partout en Europe ; la Russie redevient une sorte d’ennemi potentiel et enfin l’Occident est de nouveau en face de la menace d’un expansionnisme islamiste qui vient le frapper au cœur. L’ordolibéralisme peut-il, une fois de plus, se présenter comme l’alternative vraiment européenne… ???
D’autant que les anti-libéraux mettent tous les libéralismes dans le même sac et focalisent principalement leur critique vers le monde anglo-saxon. Dans un souci d’éclairage théorique et non de polémique rétrospective imbécile, on peut rappeler qu’un certain anti-capitalisme myope a conduit le PC, jusqu’en 41, à dénoncer l’impérialisme belliciste anglais et à appeler à la fraternisation avec les ouvriers-soldats allemands, considérés comme des victimes innocentes du nazisme.
Il est donc plus important que jamais de ne pas se laisser abuser par des ambiguïtés conceptuelles dont les conséquences peuvent être graves et difficilement réparables.
C’est le sens et la motivation de cette très longue analyse de texte, bien évidemment discutable, puisqu’elle manifeste justement un refus d’adhérer (mais aussi de rejeter) à une pensée SANS DISCUTER. En bon Français, face à une affirmation simple et évidente, j’ai eu le réflexe de Cyrano lorsque qu’on lui dit, avec le même souci de simple évidence, qu’il a un grand nez, et qu’il répond :
“Ah ! Non ! C’est un peu court jeune homme ! On pouvait dire… Bien des choses en somme…
En variant le ton, par exemple tenez : […’’Existentialisme théologique et matérialisme corporatiste sont toujours incompréhension idéologique déficiente et antihumaniste’’…
La conscience démocratique et civique édictant que les règles sociales incorporent nécessairement une dimension monétaire conventionnelle ne suffit pas à fonder une sociologie communautaire, à la prévenir contre les forces destructrices du doute. La monnaie suppose une certaine opacité, une certaine ignorance qui s'exprime dans la référence à des objets extérieurs.
On peut donc dire que la monnaie ne peut être totalement dématérialisée.
On a souligné la dimension cognitive de ce processus. Dimension qui ne peut être en aucun cas désolidarisée de tous objets symboliques, matérialisés par leurs essentialités, utilités, nécessités, disponibilités ou tous autres sensibilités en tant que sujet porté à son propre pouvoir, sur soi ou autres par l’effet de cette symbolique affective, devise sécuritaire, attachement séculaire, immanence séculière, liberté attractive, causes plaisantes, passion communautaire raisonnable, raisonnée ou individuellement déraisonnable… ?
Aucune bonne et juste réponse ne saurait être approchée sans l’interrogation sur l’existence de la conscience définie par les actions du réel sur les pensées cognitives ; et inversement. Et pour réussir à définir l’espace-temps nécessaire à l’évolution sociologique civilisationnelle, il serait tout à fait inopportun de considérer le ‘’temps’’ de l’acquisition matérielle, comme l’unique valeur intrinsèque liée au seul fait ‘’monétaire’’, mais plus utile à l’intégrer comme un produit des énergies du monde naturel vivant, par la matérialisation de la sémiotique propre au meilleures actions de l’homme sur ce même monde naturel appelé ‘’TERRE’’. Et dans la mythologie grecque : ‘’GAÏA’’…
Citation :
La nature a bien des moyens d’atteindre un même objectif. Telle une vague dans le monde matériel, dans l’océan infini du substrat qui imprègne tout, ainsi dans le monde des organismes, dans le vivant, une impulsion entama sa progression vers l’avant… Par moment, peut-être à la vitesse de la lumière, par moment, de nouveau, si lentement que pendant des éons et des éons, il semblait ne pas y avoir de mouvements. Passant par des processus d’une complexité inconcevable à l’Homme, mais qui dans toutes ses formes, à chacun de ses stages, a toujours son énergie et pour toujours intégralement présente.
Un unique rayon de lumière issu d’une étoile lointaine atteignant l’œil d’un tyran des temps passés peut avoir altéré le déroulement de sa vie, peut avoir changé le destin de nations, peut avoir transformé la surface du globe, si complexes, si inconcevables sont les processus de la Nature.
Le meilleur moyen que nous avons pour appréhender l’époustouflante grandeur de la Nature, c’est en considérant qu’en accord avec la loi de conservation de l’énergie, dans l’infini tout entier, les forces sont en équilibre parfait, et par conséquent l’énergie d’une simple pensée, peut déterminer le mouvement de notre ‘’UN(Ï)VERS’’… Nicolas Tesla.
Notre thèse peut paraître, surtout aux yeux d'un économiste, comme très énigmatique. Notons, d'une part, qu'elle rejoint les critiques que formule F. Hahn dans Monnaie et inflation à l'égard du modèle à générations imbriquées et de ses prétentions à rendre pleinement compte du fait monétaire ; même si l'approche qu'il propose semble s'éloigner de nos propositions. Notons surtout la parenté qui lie notre point de vue à la conception Hayékienne des institutions. En effet, ce que comprend pleinement l'épistémologie Hayékienne est le fait que la société oppose aux savoirs individuels un infranchissable obstacle. Cette opacité irréductible s'exprime sous la forme d'« une sorte de savoir systémique, qui est beaucoup plus que la somme des savoirs personnels que chacun de nous est capable de formuler et de transmettre, et qu'il n'est donné à personne de pouvoir consciemment reproduire indépendamment des procédures qui lui ont servi de véhicule ». Cette étude ne peut être approchée que par la pluridisciplinarité dans, par et avec l’échange des idées et pensées, tout en ne déconsidérant pas l’effet ‘’holistique’’ de tout système »… Ainsi, les institutions concentrent un savoir collectif qui dépasse les capacités cognitives individuelles. C'est un savoir pratique inexprimable et ne peut se formaliser que de par la médiation des pensées, comportements, actes, et décisions des gens qu'il influence…
Et paradoxalement, comme l'écrit fort justement H. Lepage, « l'ordre du marché fait apparaître une sorte de savoir holiste ». Ce caractère holiste des institutions marchandes est le produit d'une longue histoire remontant aux origines de l'humanité, une histoire dont la récapitulation intellectuelle échappe aux capacités de tout être fini. Ainsi, dans la pensée Hayékienne, on retrouve cette même figure que nous avons mise à jour dans le phénomène monétaire : l'opacité de la société et de ses institutions, l'existence d'une dimension holiste qui s'oppose au rêve individualiste de transparence, le social comme déjà-là.
Pour conclure cette première partie, nous rappellerons la manière dont G. Simmel analyse ce même problème. Sa position est très significative dans la mesure où, durant de longs passages de son ouvrage Philosophie de l'argent, il s'est présenté, contre la conception métalliste encore vivace à son époque, comme un défenseur acharné de la thèse selon laquelle les fonctions monétaires, en particulier la capacité à mesurer les valeurs, ne dépendent nullement de la matérialité du substrat : « L'échelle que l'argent nous offre pour déterminer des valeurs n'a rien à voir avec la nature de sa substance. »
A contrario, il insiste sur le fait que seule une dématérialisation de la monnaie lui permet de remplir pleinement cette fonction.
G. Simmel ajoute : « En cela le développement de l'argent semble s'insérer dans une tendance culturelle profondément ancrée. » On peut caractériser les différents niveaux de civilisation en fonction des critères suivants :
« Dans quelle mesure et en quels points existe-t-il un rapport direct aux objets concernés et quand fait-on au contraire appel à la médiation des symboles. »
Ainsi cette dématérialisation de la monnaie lui paraît conforme au développement même de la rationalité humaine. Il insiste sur le parallèle qui existe entre le développement de l'argent et le développement de l'abstraction : « L'accroissement des capacités intellectuelles d'abstraction caractérise l'époque où l'argent, de plus en plus, devient pur symbole, indifférent à sa valeur propre.
En effet, pour cet auteur, l'argent n'est que le moyen d'exprimer des relations entre la valeur des objets et sujets. Il est « le centre où les choses les plus opposées, les plus étrangères, les plus éloignées trouvent leur point commun et entrent en contact, ou encore : « [L'argent] est la relativité des choses faite substance, il est le sens de chacune d'elles, comme moyen d'en acquérir une autre ». Or, il est clair que la matérialité de l'argent s'oppose au plein développement de cette capacité à exprimer la relativité des choses. En utilisant les termes de la discussion précédente, on peut identifier le processus simmelien de dématérialisation de la monnaie à l'incessant travail critique qu'opère l'individualisme, travail de démystification qui le conduit à mettre en pleine lumière la nature conventionnelle des symboles qui règlent la vie en commun, i.e. : Le collectivisme.
Cependant, après avoir souligné avec insistance qu'au regard de son concept, la monnaie est une forme idéelle, il note : « Malgré tout, l'argent ne peut pas se défaire d'un reste de valeur substantielle, non pour des raisons internes découlant de son essence, mais à cause de certaines imperfections de la technique économique» ; ou, plus loin, « la dissolution progressive de la valeur substantielle ne peut jamais aller jusqu'à son terme ». Autrement dit, d'un point de vue formel, rien n'interdit que la monnaie soit un pur signe, mais certaines imperfections font que ce processus ne saurait atteindre son terme naturel. Quelles sont ces imperfections ? Sont-elles de l’ordre du symbolisme ou du déterminisme ? Selon Simmel, elles sont de deux types. Seul le second nous intéressera : « Bien que ses fonctions d'échange, perçues abstraitement, puissent être assumées par un simple signe monétaire, aucune puissance humaine ne pourrait entourer un tel signe de garanties suffisantes contre les abus alors bien tentants. Manifestement la fonction d'échange et de mesure propre à tout argent se trouve liée à une certaine limitation de sa quantité, à sa ‘’rareté’’ comme on dit d'ordinaire. »
Autrement dit, en tant que pur symbole, extérieur à toute réalité empirique, l'argent est si indéterminé, si flottant, qu'il n'offre aucune résistance à l'arbitraire.
Plus que cette possibilité, c'est l'anticipation même de cette possibilité, ce qu'on a appelé la logique du soupçon, qui rend intenable l'existence d'un signe monétaire purement abstrait, totalement désincarné, émancipé de toute règle spécifique d'émission. Il apparaît ainsi que la monnaie réelle n'est jamais adéquate à son concept, ou pour le dire dans les termes de nos réflexions précédentes, l'ordre marchand n'est jamais pleinement contemporain des valeurs individualistes. Cet écart, ce supplément que met en scène la monnaie réelle, c'est ce que nous avons défini comme étant la légitimité.
Notons que penser l'écart à l'ordre idéal comme imperfection répond à une démarche qu'on retrouve fréquemment en économie. Et qui revient à ne pouvoir évoquer aucun réseau économique matérialisé par le signe monétaire, sans la fonction sociétale pour une représentation communautaire mobilisatrice, et en cas idéologique de déni de collectivisme, juste à disposer des moyens pour exister hors de ce système ‘’social-économique’’. L’homme est, néanmoins, un animal grégaire…
Entre volonté et pouvoir de construction ou déconstruction.
Ces réflexions conduisent G. Simmel à considérer l'évolution monétaire comme un processus tout à fait paradoxal : il se donne pour fin un objectif qu'il est incapable d'atteindre car le fait même de l'atteindre en détruirait la possibilité : « Le passage de la fonction monétaire au pur symbole monétaire, l'affranchissement total de celle-ci par rapport à toute valeur substantielle capable de limiter la quantité d'argent, tout cela demeure donc techniquement infaisable — et pourtant l'évolution progresse comme si elle devait y aboutir [...] D'innombrables développements obéissent au même schéma: ils se rapprochent d'un objectif déterminé, qui lui-même les détermine dans son orientation, mais qu’ils perdraient, s'ils atteignaient effectivement, les qualités acquises à le poursuivre [...]. Ce type de phénomène se rencontre le plus fréquemment et le plus nettement dans le cas où le sentiment, avec sa poussée, vise un objectif absolu, sans s'aviser que toute la satisfaction espérée dépende d'une approche relativiste de celui-ci et basculerait même en son contraire si ledit objectif était entièrement atteint. » Aussi peut-on dire que le processus monétaire suppose une certaine incompréhension de ses conditions d'existence. Une représentation fausse du processus est rendue nécessaire pour que le processus se déroule.
Telle est la nature de l'opacité que suppose l'ordre monétaire ou individualiste pour exister : ‘’La représentation des finalités se fait de manière falsifiée’’. (Voir en 2017, la désintégration de la gauche et la droite classiques ayant gouverné par alternance, depuis environ 40 ans…) L'ordre individualiste se donne pour finalité la fin de toute opacité, mais ce but, il ne saurait l'atteindre sans se détruire lui-même. L'illusion propre à l'individualisme est de ne pas comprendre que l'objectif qu'il s'assigne est hors de portée. Mais on peut considérer cette opacité comme la plus petite qui soit compatible avec l'existence d'une société, au sens où elle prend paradoxalement la forme d'une croyance en la possibilité d'une totale transparence. Par conséquent de par ce texte traitant de ‘’l’origine de la monnaie’’, il m’était possible d’entrevoir que majorités des conflits économiques, sociaux, éducatifs, politiciens, erratiques, territoriaux, géopolitiques, culturels, cultuels et tous invariablement instables étaient essentiellement dus aux désirs intrinsèques, individualistes, corporatistes et sectaires des pouvoirs dominateurs, où la ‘’monnaie’’, en est l’outil ultime pour les mauvais gestionnaires de vies communautaires aux détriments des belles natures, qui seront irrémédiablement détruites avant les croyances en l’impossible finalité monétaire absolue, détournée de son cours essentiel et nécessaire à la fluidité des justes échanges intercommunautaires et interindividuels, dans la fantasmagorie sémiotique monétaire… Corporatiste, Collectiviste, Ignorance ou Déficiences intellectuelles, quant à une sociologie efficiente… ???
‘’C’est se jouer des paroles de dire que vous êtes d’accord à cause des termes communs dont vous usez, quand vous êtes contraire dans le sens’’.
Pascal, les Provinciales, première lettre.
‘’Dieu a fait l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu ‘’…
Voltaire
Mais, ces bandes d’ignares avaient oublié le sens commun, et mystifiée leur propre image, par occultation envers le plus gros problème mondial du moment, à savoir la pollution, le réchauffement climatique et le déni d’attention attisé par cette inconscience en faiblesse de volonté pour ne réussir à mettre en place des solutions adaptées et adaptables, au bien-être minimal des générations arrivantes, et tout cela au nom de la croyance en la toute-puissance de l’argent, au détriment de l’art des gens. Je les déteste, qu’ils soient hommes ou femmes. Leurs dogmatismes liés à l’anthropocentrisme élitiste, le narcissisme, l’avidité et la cupidité me donnent des relents de mépris envers leurs néfastes raisons déshumanisées teintées aux furieuses voix de l’ignorance inavouée, de la pensée grossière ou l’arrogante incertitude déstabilisatrice.
LETTRE D’UN AGNOSTIQUE – APOLITIQUE
Majorité des ‘’grands’’ personnages du monde politico-économico-financier sont devenus les mauvais élèves de la chronologie sociologique déboutée du langage de la logique humainement acceptable. Ou ne sont-ils plus en capacités d’imaginer les effets dévastateurs, ‘’hors de leurs portées’’ ; assujettis à trop de déficiences envers leurs congénères, résidents de zones encore ‘’habitables’’ ; où les contraintes utiles à trouver subsides minimums nécessaires à vie digne et honorable sont les uniques lois de la précarité soumettant l’être humain à l’inquiétude, le désœuvrement, les peurs ou la servitude liberticide… Charriant retour vers un système sociétal datant d’avant la loi de séparation des corps républicain et ecclésiastiques, où le négationnisme et l’ordre du clan faisaient lois. Les crises sociales, financières, économiques et les guerres nées des régimes politiques, à ferveur templière, destitués de toute forme d’humanisme, ne sont-elles pas suffisantes pour réussir à engendrer quelques meilleures singularités dans l’esprit communautaire ? De Droite ? Du Centre ? Et de Gauche ?… L’image starisée des politiques de vernis ne sera jamais le murmure autorisant les accords du chant entre le pauvre et le riche, le maître et l’esclave, l’ordonnateur et le serviteur…
Le paradoxe culturel est la faillibilité de l’épreuve matérialiste.
Et dans cette incompréhension généralisée l’antivirus de la philosophie politique a été érigé par les règles du corporatisme exacerbé, du productivisme endiablé, de l’identité du clan, du ségrégationnisme vénère, voire de l’ordre des ‘’Catéchèses’’ iniques, de la ‘’Torahnie’’ élective, ou de la vile ‘’Coranie’’ , et autres bonimenteurs d’épitres, où le seul point commun à toutes ces théorisations textuelles est en celui de laisser croire à leurs dévots, bigots, bigotes, serviteurs et génuflecteurs que la seule symbolique de l’entité ‘’virtuelle’’ serait l’excuse d’ignorance et le pardon du déni de sollicitude… ‘’Hors Sol’’… ? Autorisant la pensée partisane à déterminer le délit de non-initié comme une atteinte aux anciennes écritures ; alors que de par le langage logique la division intellectuelle ne saurait avoir commencé avant l’édiction balbutiante de ces ‘’mots là’’, inscrits sur quelques feuilles désordonnées, et déjà mortes avant qu’elles ne puissent s’approcher de la ‘’gnose’’… ; et de la thèse attachée à l’extraordinaire discours entre les sciences et les arts…
Un agnostique, un athée ou tout esprit ‘’libre’’ seraient-ils en incapacité de pouvoir définir les limites du bien et du mal ?
De l’attachement, de l’attention et de la liberté ???
La question ne saurait se poser en ces termes, car :
‘’Tout est à l’intérieur et tout vient de l’extérieur…
Et tout est à l’extérieur et tout vient de l’intérieur’’.
Par conséquent toute pensée douée de cognition est en capacité de s’approcher de la bonne conscience grâce à ‘’l’intelligence de cœur’’ ; bienveillante…
Mais je crois malheureusement que chez certaines inconsciences et néfastes consciences, la renaissance de l’esprit des temps immémoriaux des lumières est définitivement compromise…
Ou alors est-ce le scélératisme qui habite la philosophie politique, et les asthénies intellectuelles qui formatent la pensée antihumaniste… ???
Je suis etc, etc, etc…
Malgré cette sensation, je souhaitais vivement continuer ces extraordinaires exercices de lecture, d’écriture et de recherches, m’autorisant de meilleures visions envers cette espèce humaine teintée aux malencontreuses voix du paradoxe ||Féminin-Masculin|| ; envers la Liberté et l’Attachement…
Alors que leurs accords sont toujours extraordinaires, et parfois merveilleux…
Hors symbolique fétichiste ou désir d’accaparement vénère.
Avec pour particularité, en celle que l’entité humanoïde n’ait souvent qu’invalidantes obsolescences rendant difficile la détermination de la meilleure forme de mobilité, accompagnée par quelques belles essences lui donnant gestuelle élégante, afin de virevolter avec la liberté, plutôt qu’à s’agenouiller devant l’attachement séculaire, en ignorant que la danse à mille temps est beaucoup plus enrichissante que les blâmes de la génuflexion. Cette vision n’est bien évidemment qu’une de mes expressions parodiées et dépeintes dans et envers la sémiotique livresque affectée par quelques abstractions philosophiques suffisantes, en autorisant peut-être, la fantasmagorie textuelle détroussée hors des tabloïdes mythologiques…
Sociologiquement Inopérants…
Date de dernière mise à jour : 13/07/2018
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