BOURGEOIS, CITOYENS(NES) ET BIEN COMMUN
Politique du bourgeois, citoyenne ou pour le bien commun… ???
Soyons francs : nous êtres humains ne sommes absolument pas outillés pour faire face à un danger contre le bien commun, ou autre qui mettrait en exergue l’extinction de notre espèce, dans toute la scénologie kaléidoscopique de son genre, où la cristallisation est trop souvent le déni d’étude et de possible compréhension, ou le rejet de la différence. Notre capacité à écarter un grand danger en dépit de notre faculté de réflexion et de la possibilité qui nous est offerte de mobiliser toute la puissance du syllogisme pour soutenir la validité de nos arguments, ne dépasse probablement pas celle des dinosaures quand ils durent faire face à leur propre extinction.
Dans une société où le politique revendique la normalité tout en consentant au voyeurisme, l’identification de la nation à une personne, pratiquée à tout bout de champ, assumée sans retenue ni pudeur, assume la dégringolade du pouvoir public dans la sphère du privé. Elle relève de la perversion narcissique du gouverner…
Voire en cas plus grave des troubles du comportement, ou trouble dissociatif de la personnalité et de l’identité…
Ce que nous appelons communément ‘’être bipolaire’’. Nous le sommes pratiquement tous, à différents degrés, plus ou moins contrôlés par la raison, l’attention et la logique…
La vénalité est absconse, même à la sottise…
L’aveuglement et les abus empêchent la raison…
Les rapports humains ne seront jamais les accords entre le riche charitable et le pauvre reconnaissant, l’idolâtrie et la soumission, l’homme esthète et la femme conquise…
Et inversement.
Le corporatisme financier ‘’absolutiste’’ en est l’épreuve…
Hegel renvoie à une distinction que l’on trouve entre le bourgeois et le citoyen que nous sommes. Ce bourgeois et ce citoyen en nous ont parfois des exigences contradictoires et des points de vue différents en fonction de la vision que ce fait chaque être humain de l’essentiel, du nécessaire, de l’utile et du superflu dans un système socio-économico-culturel.
Ces exigences contradictoires transparaissent : l’intérêt général, c’est parfois l’intérêt du bourgeois, et parfois l’intérêt du citoyen.
Nous l’avons très bien perçu, lors de l'élection présidentielle de 2017 où au premier tour la France était divisée en cinq :
- Social-Démocratie libérale Européiste (Macron) - A tout crin et n'importe quel prix
- Extrême droite identitaire Le Peniste
- Droite libérale conservatrice (Les Républicains) - Tendant vers le capitalisme financier radical
- Gauche bourgeoise à la Hollandienne (Mitterrandienne) Amorphe
- Gauche citoyenne ‘’non aboutie’’… Mélenchon
Alexandre Kojève a attiré l’attention sue les origines historiques distinctes des exigences du citoyen et du bourgeois.
La propriété est fondée sur la disposition du guerrier à dire : ‘’Ceci est à moi’’, et à le défendre au prix de sa vie si nécessaire : ‘’L’occupant’’ – et en particulier le [premier occupant] – n’a un droit de propriété que dans la mesure où il est censé vouloir risquer sa vie en fonction de la ‘’chose’’ qu’il ‘’occupe’’, tandis que les autres sont censés refuser ce risque pour la chose ‘’occupée’’ (Kojève 1981 : 535).
Rousseau avait écrit :
- Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire ceci : ‘’Ceci est à moi’’, et trouva des gens assez simple pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de guerres, que de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnée au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eut crié à ses semblables : ‘’Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne’’. (Rousseau [1755] 1966 : 164).
Tocqueville avait noté que, comme il n’y a pas de distinction fondée sur le rang en Amérique, apparait automatiquement à sa place la distinction fondée sur la fortune :
‘’Quand les concitoyens sont tous indépendants et indifférents, ce n’est qu’en payant qu’on peut obtenir le concours de chacun d’eux ; ce qui multiplie à l’infini l’usage de la richesse et en accroit le prix ($ is rich… ? Pourquoi, où, comment, avec qui ???...).
Le prestige qui s’attachait aux choses anciennes ayant disparu, la naissance, l’état, la profession ne distinguent plus les hommes, ou les distinguent à peine ; il ne reste plus guère que l’argent qui crée des différences très visibles entre eux, et qui puisse en mettre quelques-uns hors pair (trop nombreux aujourd’hui aux Etats-Unis et ailleurs).
La distinction qui nait de la richesse augmente de la disparition et de la diminution de toutes les autres’’.
(Tocqueville [1840] 1864 : 371).
Comme nos sociétés reconnaissent à la fois le mérite qui s’obtient par le travail et celui qui découle de la lutte, une certaine autonomie de l’économie par rapport au politique est pratiquement inévitable.
Le corporatisme socio-financier en est l’épreuve absolue dans un monde inter-cultu(r)el, et l’imaginaire collectif la préservation du ‘’bien commun’’…
Mais pour l’instant la Démocratie est encore enchainée au rapport des intérêts des ‘’clans’’.
Ils y en avaient deux depuis le début de la Vème République (Droite-Gauche, pour faire simple), depuis les quinquennats ‘’Zarkozy’’ et ‘’Hollande’’, ils se sont divisés en cinq courant assez distinct.
Comment voulez-vous, dans cet embrouillamini politico-socio-économico-culturel, que les citoyens et citoyennes s’y retrouvent ???
‘’Notons que penser à l’ordre idéal comme écart entre l’économie et la monnaie revient à dire que la monnaie est une imperfection dans une démarche uniquement économique dématérialisée de sa fonction sociale où l’attrait mobilisateur envers le refus social ne saurait être autre que celui d’avoir les moyens individualistes nécessaires à exister hors de ce même système social-économique délétère envers la légitimité de la communauté de bien(s)…’’. Avec ou sans ‘’s’’ !
Le contrôle économique est extraordinairement concentré.
Il est tout à fait exceptionnel qu’une seule étude nous force soudain à nous représenter l’univers qui nous est familier d’une manière tout à fait différente de ce qui prévalait jusqu’à présent. On évoque alors un changement de paradigme.
<< Parfois les gens ne veulent pas entendre la vérité, parce qu’ils ne veulent pas que leurs illusions se détruisent >>… Friedrich Nietzsche
Date de dernière mise à jour : 08/10/2019
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