N'ENFIN ! C'EST QUOI UNE EXISTENCE CITOYENNE...
N’ENFIN ! C’EST QUOI UNE EXISTENCE CITOYENNE…
Il m’avait fallu accepter multiples changements, tant dans ma vie personnelle qu’en celle professionnelle. Plusieurs étapes, plus ou moins, marquantes, comme il en fut pour hommes et femmes du passé et en est certainement, encore, pour grand nombre de mes contemporains, avaient modelé ma perception quant à ma position dans les différentes zones existentielles parcourues lors des six décennies précédant cette future période s’immisçant doucement aux courbes de mon horizon. J’avais, depuis juillet 2013, posé mes valises dans cette vieille demeure située sur une colline de la Loire où le fil du temps m’avait apporté quelques belles formes de sérénité, en contre-mesure des cinq décennies vécues dans la grande cité lyonnaise à cheval sur deux fleuves, dont je ne regrettais aucune des passades ayant jalonné le cours de ma vie.
Depuis le printemps 2020 je m’étais rapproché de l‘administration gestionnaire des retraites. Je m’y étais pris à l’avance afin de ne pas être soumis aux pires infortunes affectés à ma carrière hachée, ainsi que la potentielle incompréhension affiliée aux discordances entre mon parcours de RSA-YSTE durant les huit années précédentes et mon statut séquencé aux droits sociaux en ressources attachées à ma cessation d’activité, véritablement intervenue, à 54 ans, à l’aube de la deuxième décennie battant la première partie du XXIème siècle.
J’étais dans une situation financière affiliée aux Minimums Sociaux.
A la rentrée 2019, Après tous les évènements sociaux, marqués par les manifestations de fin d’année 2018 et le premier trimestre 2019, le grand débat national, et les nouvelles inepties politiques envers certaines personnes et communautés de ‘’sans emploi’’, précaires, ‘’sans dents’’, fainéants et riens se trouvant dans un cas similaire au mien, ayant pourtant œuvrer, pendant des années, dans ce système d’échanges de bien(s) et services de la meilleure façon possible, malgré les contraintes affichées à leur propre existence, les dispositions législatives, et celles en Droits et Devoirs de la société française, j’avais acquis une notable forme de dégoût.
Les nouvelles dispositions du gouvernement, en place, me semblaient dénuées d’une quelconque propension analytique du travail manuel des actifs s’étant cassés les ‘’reins’’, tout au long de leurs activités et emplois, qui arrivés à l’aube de leur mise en retraite se voient berner par la mise en place d’un nouveau système de ghettoïsation dans une soustraction de leur expérience, savoirs faire et savoirs être par des technocrates procédant sans relâche, depuis plus de quarante ans, à l’exclusion des franges de la population considérées, par ces experts en toutes matières et génies en gestion sociale-économique, comme inutiles et donc formatées, dès leur prime âge en facultés d’assimilation, à une logo-atomisation intellectuelle digne des plus empiriques pouvoir ethno-politiques et philosophiques en pratiques d’un antihumanisme de bas contes et vils comptes… Et tout cela dans une indifférence ‘’siliconée’’ aux technologies de l’information avec une piètre logique épistémologique… ; solidaire.
S’intéresser au monde dans lequel nous vivons, n’est-il pas un prérequis pour que nous puissions y trouver la société idéale dans laquelle nous souhaiterions vivre ? Participer à sa mise en place n’est-il pas le meilleur moyen d’y parvenir ? Si la passivité des citoyens est compréhensible dans des dictatures, où toute forme d’expression contradictoire au pouvoir peut entraîner une condamnation à mort, qu’en penser dans les pays démocratiques ? L’expression libre et la même importance que revêt chaque citoyen de par son droit de vote, ne constituent-elles pas de belles opportunités pour construire une société dans laquelle il fait bon vivre ?
Adhérent au ‘’Pôle Emploi’’ à partir de janvier 2013, pendant toutes les années suivantes ; ma recherche d’emploi est restée vaine et non à venue. Après 36 ans d’activité professionnelle, dont 33 dans les domaines de l’industrie et du bâtiment, j’avais acquis le statut de ‘’chômeur de longue durée’’. La seule proposition d’emploi, fut celle d’Agent Technique auprès des Services Municipaux de St Bonnet le Château. Après ce travail de six mois effectué dans le cadre d’un Contrat Emploi Aidé, même avec toutes mes recherches, mes échanges avec différents organismes ; ainsi que ma bonne volonté à collaborer aux Prestations de Services internes et externes au Pôle Emploi, j’étais redevenu ‘’RSA-YSTE’’ à temps plein. Bien évidemment, cette période sans emploi ne m’a pas permis de suffisamment cotiser aux Caisses de Retraite.
J’ai donc décidé, au deuxième trimestre 2019, après analyse de ma propre situation sociale-économique au rapport de mon âge, peut-être, conséquent à n’avoir réussi à réintégrer le milieu économico-professionnel, ainsi qu’autres antériorités quelques peu compliquées ; de demander ma retraite anticipée. Outre cette possibilité, de la législation sur les retraites ; au rapport de ma ‘’carrière longue’’, je ne percevais autre solution à meilleures conditions de vie, sans emploi. En effet, par quelle fonctionnalité, y aurait-il nouvelle dialectologie travailleuse m’autorisant à trouver un emploi, à rémunération digne, sachant que depuis plus de six ans je n’avais eu aucune offre d’emploi en convergence avec mes compétences professionnelles, et personnelles d’un chômeur-senior de très longue durée au statut du Revenu de Solidarité Actif – RSA. Et quelle phénoménologie serait en intendance d’apparaitre et pouvoir fonctionner, pour ne pas penser que le système social-économique ne serait pas devenu totalement incohérent… ?
Je fis donc recherches nécessaires et utiles afin de vérifier cette possibilité afférente à mon cas… Il me fut signifié réponse négative. Je devais donc attendre 2 ans, car je n’avais pas mon quota de trimestres, et donc aucune possibilité législative m’autorisait à entreprendre un plan de fin de carrière tant dans le monde de l’emploi qu’en celui d’une retraite anticipée, même décotée, mais en tous états de ma carrière professionnelle, toujours supérieur au 480 € du RSA…
N’y aurait-il pas un problème dans ce système de recrutement atteint d’une sévère incompréhension en ce qui concerne une véritable sociale-économie respectueuse des lois de la Démocratie Républicaine sans distinction de couleur, de morphisme catégoriel, de croyance ou non croyance religieuse, d’ethnie, d’opinions politiques… ; et de cours sociaux-financiers ???
En France, les proportionnalités des personnes inscrites au Pôle Emploi furent établies, en 2017, par 24% pour les moins de 25 ans et 25% des seniors. En 2018, plus d’un million cinq cent mille personnes étaient au RSA. Elles étaient, environ, 600 000 en 2014. Nombre conséquent de sociétés et entreprises, de par leur service de Ressources Humaines, ont fait en sorte, dans leurs offres d’emploi, que les plus de 55 ans ne soient plus véritablement représentés. Sans compter les offres d’emplois sans réel fondement professionnel ou obsolètes. Ces exclus(es) du secteur social-économique et de l’employabilité sont-ils devenus obsolètes, voire inutiles ? N’ont-ils plus de perspectives dans ce système social-économique et culturel ? Ne serait-ce pas, en ces sociétés modernes, une forme de ségrégationnisme alliée à lois paradoxales du système de bien(s) et services marchand ; afférant à BANDES DE MEPHISTOPHELES frappés au sceau d’un eugénisme INTELLECTUEL… ?
Dans le cadre de ma recherche d’emploi, fin du mois de février 2019, après avoir répondu à une offre d’emploi de technico-commercial, la réponse qui me fut formulée lors d’un entretien téléphonique, après m’avoir demandé mon âge – depuis quelques temps je ne le spécifiais plus sur mon C.V – me donna certitude en ce principe de ghettoïsation instruit, depuis quelques années, par des corporatismes fallacieux, sociétés et entreprises dénuées de réel sens déontologique ; n’ayant aucune éthique sociale-économique communautaire, sauf envers les membres de leur clan de falsificateurs et vils opportunistes.
J’avais toutefois réussi, sans trop de dégâts psychologiques à traiter ce chapitre de ma vie et ainsi à surseoir au manque de ressources financières, pendant ces huit années, m’ayant avisé des bienfaits de la lecture et de l’écriture. Etait-ce, pour moi, un contrepoison utile à vaincre les tourments d’une vie solitaire ? En partie, certainement. Pour le reste la solitude me convenait, plutôt bien, depuis cette pause au mont d’un lieu-dit, éloigné de la farouche compétitivité citadine.
J’avais également en tête différentes idées m’autorisant à penser que mon extraordinaire maîtresse la VIE, m’indiquera encore, quelques petites portes à ouvrir, avec le souhait évident qu’elle attendrait, sans trop d’usure physiologique irréparable, au moins une paire de décennies, avant de fermer la dernière… Jusqu’à présent, elle m’avait préservé de ces graves affections virales qui mettent à mal les fonctions vitales. Celles suffisamment sérieuses qui nous laissent désarmer, apportant souffrance physique et dégradation des organes du corps. Ces maladies qui nous contraignent à nous en remettre aux spécialistes, docteurs et autres praticiens ayant les savoirs utiles contribuant à pouvoir croire que tout n’est pas fini. Qu’il existe encore une solution nous autorisant à nous remettre en mouvement sans aide autre que notre propre volonté, accompagnée par le désir de poursuivre ce qui nous a fait avancer jusqu’au jour du diagnostic. Cet état physiologique qui parfois réduit considérablement le champ de possibilités de certains d’entre nous. C’est ce bien, devant lequel nous ne sommes pas tous égaux qu’il est important de considérer comme une véritable richesse, et en réalité comme celle première et essentielle au maintien de nos moyens physiques et facultés intellectuelles. Car lorsque la mauvaise santé persiste, un accident tragique survient ou une grave maladie advient, alors les rêves disparaissent, ou tout du moins se positionnent au second plan de notre imaginaire, tant pour nous-mêmes que pour nos proches, parents, enfants, liens d’amitié, relations sentimentales sincères et rapports de couple, ainsi que toute histoire amoureuse.
Hormis, quelques maladies infantiles sans séquelles, une grippe à la sortie de l’adolescence pendant laquelle me fut administré des antibiotiques que je pris – arrêtés avant la fin du traitement ; je ne les supportais pas – furent les seuls médications absorbées, lors de toutes ces années, hormis des antidouleurs lorsque je contractais microbes et virus hivernaux amenant avec eux leur lancinante cohorte de désagréments et entravant, ainsi, les activités du jour et de la nuit. Je peux donc penser, jusqu’à aujourd’hui, avoir une bonne consistance physiologique, et l’ai toujours fixée comme l’un des plus évidents biens personnels et peut-être un antidote contre les tourments de la vie, l’adversité et toutes ces phénoménologies dévouées à l’action, la mobilité et au mouvement de l’être-humain cherchant sans relâche à s’approprier tous ces biens sans autres considérations que ses propres annexions matérialistes, pensant peut-être, par cette incertaine fonction conditionnelle pouvoir se prémunir des agissements du temps, des prédispositions organiques internes et aléas naturelles externes à tous corps vivants… Sorti de la grande métropole Rhône-alpine, le second bienfait qui fut assigné à mon changement de système sociétal était le temps devenu celui de l’observation de ma propre existence au rapport de mon ancien lieu de vie citadin et celui, nouveau, affiché au milieu rural. C’est en principal, ce qui me permit, grâce à cette activité d’écriture alliée à quelques recherches livresques, lectures diverses et variées, liens réseaux et échanges avec celles et ceux que j’aime à nommer : ‘’gens de bien(s) – avec ou sans ‘’s’’, de ne pas sombrer dans les méandres psychologiques attirés par le sentiment, après quatre décennies de bons et loyaux services, tant professionnels, personnels, sociologiques, fraternels, etc… ; portés par l’effet de sincérité du mieux qu’il se peut, d’être devenu paria de la grande (Ï) cité, comme si les années vécues avait transformé le fondement de ma pensée quant aux relations philosophico-sociologiques entre les différentes communautés. Je ne saurais avoir certitude flagrante en ce passé, et cela ne prouve rien, lorsque l’on aime, encore, la vie…Et donc, ce fut, je pense, la véritable devise en tant que moteur suffisant, depuis cette fin d’année 2012, pour ne pas baisser les bras, et après que mes filles furent depuis leur naissance, le plus bel incitateur de motivation… Si nos existences étaient devenues autres que celles accoquinées aux liens proches entre un papa et ces filles, les accords fraternels demeuraient, et demeurent encore ; même si l’éloignement physique est présent. Elles avaient, toutes les trois, réussi à intégrer le milieu social-économique, avaient commencé à construire leur propre zone de confort, avec leur compagnon respectif. Par conséquent, ma ligne d’horizon, depuis la fin de la dernière décennie, s’était notablement éclaircie…
Après avoir effectué un dernier travail, dans mon domaine professionnel du second œuvre du bâtiment, proposé par de pseudos amis, avec lesquels j’étais en relation depuis plus de deux ans, je me suis retrouvé dans des conditions afférentes à celles d’un SDF. J’en étais, pour partie, certainement responsable, particulièrement pour avoir fait des choix hasardeux et non moins sujet à risques envers quelques stabilités attachées à existence plus sécure. Mais bon, je considérais la liberté comme une des conditions essentielle à la suite de mon parcours. Je ne voulais plus des contraintes liées à ce que certaines histoires pouvaient m’alléguer et imposer de suffisamment tendancieux pour en éteindre les meilleures formes d’indépendance. Et cela, lorsque l’on ne dispose pas de revenus financiers suffisants et au moins un toit contre les éléments extérieurs, il devient évident de penser que le visage d’une vie libre, a naturellement un certain prix.
CHAPITRE UN
L’ECOLE EST FINIE
De votre enfance, puis de votre vie adolescente, il vous restera, tout au long de votre existence, des traces plus ou moins marquantes, qui conditionneront, consciemment ou inconsciemment tout votre parcours de vie.
J’avais quitté le milieu scolaire, au moins de juin, avec une mention spéciale de la part du cercle professoral. Il était précisé, sur mon bulletin, que je n’avais pas les facultés pour passer en 1ère technique, avec cette particularité affichée à mon profil signifiant que mon assiduité estudiantine était tournée vers un tourisme en errance désabusée aux abords d’un biotope mécanistique plus qu’un véritable intérêt quant aux fonctionnements des machines-outils attaquant bruyamment les pièces de métal, dans l’atelier. Cette année en mécanique générale n’était pas celle souhaitée. J’eus préféré, au passage entre troisième et seconde, être admis en électronique au lycée Branly de St Foy-les-Lyon. J’avais eu une moyenne de 13,7/20 à l’examen d’entrée, mais quelques points supplémentaires auraient été nécessaires pour faire partie du groupe apte à recevoir les savoirs, connaissances et l’apprentissage utile à une potentielle obtention d’un bac ; au bout de deux ans dans cet établissement, puis continuer mon cursus vers un BTS en électronique. Aux vues de mon résultat au concours d’entrée au lycée Branly, je fus, donc, aiguillé lors de cette fin de scolarité 73/74, dans ce lycée de Villeurbanne – certes plus proche de l’habitat familial – formant les élèves aux pratiques et compétences professionnelles axées sur le domaine de l’industrie, et tout particulièrement celui de la ‘’mécanique général’’.
Désastre, déjà, avant de commencer cette formation technique attachée au pilotage de fraiseuses, meuleuses, tours, perceuses, rectifieuses et autres machines aptes à traiter et modifier le métal, je pressentais que cela n’allait pas me plaire, et sous aucune facette susceptible de m’attirer dans la sphère des matières ferreuses, carbonées, inoxydables et autres métaux nobles. Je veux bien croire, avec quelque recul sur cette époque, que ce statut de ‘’touriste écolier’’ m’ayant été attribué, en cette fin de seconde, par le cercle des professeurs, ne fut pas totalement incongru, même sous le prisme de ma pensée, envers le maitre des mathématiques avec lequel le premier contact lié à sa vision quelque peu sectaire quant au fait que cet étudiant venait d’un collège privé, qui n’ayant effectué aucune analyse en contre-mesure de ce changement, m’attaqua verbalement, dès le premier cours de mathématique. Ce qui eut pour effet de faire passer ma moyenne de 14/20, l’année précédente, à 2/20 lors de cette pige 75 fermant mon cursus dans le milieu scolaire. Ce fut ma dernière année dans l’éducation nationale.
N’aurait-il pas été plus louable d’essayer de comprendre le cursus rationnel au rapport de la vie de cet étudiant, et celle de son enfance ? Mais, ce n’était pas la particularité de ce professeur enseignant le langage cartésien, la trigonométrie, les théories d’Euclide et de Newton, à pouvoir faire quelques investigations sur ce sujet plus philosophique, et psychologique, envers cet élève, qui à cette époque était déjà atteint d’allergies aux mauvaises raisons, injustes causes, ou défauts d’analyse. Cette époque était-elle chez quelques esprits dénués de philosophie-réalité, de culture universelle, controverse mémorielle entre une laïcité sans épithète ou art de l’épistémologie défaillant, peut-être, encore liée au dogme des connaissances sectaires et du savoir élitiste protégé des rupteurs de conscience avenante ?
Je ne savais-pas !
En ces temps adolescents, ce n’était pas un formalisme fondamentalement sujet à recherches et études envers ce type de mammifères-humanoïdes. Et, de toutes manières, je n’avais pas suffisamment de recul sur tous ces liens et accords communautaires pour pouvoir engager un débat avec quelque adulte qu’il soit.
Me tourner vers ma mère ?
Elle avait déjà suffisamment de soucis pour établir les conditions afférentes à nouvelle stabilité, dans la cellule familiale, après la procédure de divorce, véritablement, intervenue un an plus tôt.
Mon père ?
Cela était totalement impossible, à cette époque. Et pour de nombreuses raisons auxquelles je n’avais aucune réponse et ne devais pas intrinsèquement en faire demande auprès de ce bonhomme avec lequel j’avais vécu trois ans de ma vie ‘’consciente’’. J’emploie ce terme de ‘’conscient’’ car il me semble, qu’il est impossible d’affilier les trois premières années de la vie d’un enfant à un âge de conscience. De plus, il avait toujours été, depuis notre retour – ma mère, mon frère et moi – de Haute-Volta (Burkina-faso), en 1962, à une distance de plusieurs milliers de kilomètres. Il venait passer les vacances estivales de début juillet à fin août, chaque année. Nous avions vécu de la sorte jusqu’en juillet 1968. Cette année-là, nous le rejoignions à Pointe-Noire, au Congo. Nous allions y rester jusqu’en juin 1971. J’avais, 12 ans, mon frère 10 ans et nous revenions en France pour des questions d’étude…
Nous étions donc enfants, si ma mémoire ne me fait pas défaut d’études géo-historiographiques, de nationalité française nés à l’étranger, de Asti Jean (mécanicien), d’origine italienne, né le 19 novembre 1933, à Arpajon (Seine et Oise) dans la région picarde et de Barabinot Mariette, (couturière), né le 24 novembre 1939, à Kutzenhausen (Bas-Rhin) dans la région alsacienne – annexée par l’Empire allemand de 1871 à 1918 – et donc d’un système ethno-socio-culturel affilié à celui de l’histoire du ‘’vieux’’ continent européen… Certainement séide d’obédiences à disparités et covalences ethnosociologiques d’orthodoxies gréco-romaines – vers 600 avant J.-C les fondations de Marseille furent exécutées par les Grecs de Phocée – où le nom de France actuel reçut le nom de Gaule après l’installation des Celtes au premier millénaire. L’installation des Francs, des Burgondes, des Alamans et des Wisigoths, en Gaule, à la fin du IVème siècle, puis les invasions au cours du Vème siècle transformèrent de fait le paysage économique et la politique, faisant cohabiter, puis fusionner, ainsi qu’en témoigne la toponymie, les anciennes populations gallo-romaines et les envahisseurs barbares dans ce qui devait devenir la nation française, suivie de la monarchie féodale (987-1285).
La construction de la France (1285-1661), sous le règne de Philippe IV, dit Philippe le Bel, ouvrit une période qui fut marquée par la construction d’un Etat moderne, limité par des frontières précises et bien défendues, et organisé depuis la capitale par une administration soumise au roi. La guerre de Cent Ans débutât, en 1337, lorsqu’Edouard III d’Angleterre revendiquât la couronne de France. A cette prétention dynastique se greffait le grave contentieux d’origine féodale qui opposait les deux pays, le roi d’Angleterre étant le vassal du roi de France pour la Guyenne, que lui avait restitué Louis IX. A la Renaissance, la France ayant recouvré force et richesses et trouvé de nouvelle possibilités d’expansion, la monarchie française se lança alors dans les guerres d’Italie. La noblesse inactive depuis la guerre de Cent Ans et la restauration de l’ordre, y trouva l’occasion de nouvelles aventures. Le début du règne de Louis XIV. La période 1559-1610 fut celle des guerres de religions, du temps des Cardinaux à l’absolutisme royal.
Du Grand Siècle à la fin de l’ancien régime (1661-1789) aboutit la Révolution (1789-1799) qui inscrivît les bases de la France contemporaine (1789-1870) par une conjecture de transformations économiques et politiques qui affectèrent toute « l’Economie-Monde atlantique ». Du Consulat à la fin de l’Empire (1799-1815) dans un idéal de ralliement national autour de la personne de Napoléon Bonaparte qui inspira la constitution de l’an VIII (1800), qui fut ensuite modifiée par de nombreux sénatus-consultes destinés à consolider son pouvoir personnel. En mai 1804, il établit l’Empire. La restauration (1814-1830) avec le retour des Bourbons sur le trône ne signifia pas un simple retour de l’Ancien Régime. Malgré l’octroi d’une charte constitutionnelle par le souverain, qui niait donc la souveraineté du peuple, et malgré le choix du drapeau blanc, la Restauration tenta de concilier, comme l’Empire l’avait fait, les survivances de l’Ancien Régime avec une France profondément transformée par la Révolution. L’établissement d’un régime censitaire s’appuyant sur une aristocratie foncière, et sur l’alliance du trône et de l’autel s’accompagnât d’une épuration de l’armée, et ensuite, après les Cent jours, d’une terreur blanche. La monarchie bourgeoise (1830-1848), puis l’enracinement de la République enclencha la mise en place de la, IIIème République (1871-1899). Malgré des débuts difficiles, elle durera jusqu’au 10 juillet 1940. La République radicale (1899-1918), la 1ère guerre mondiale, l’entre-deux guerres (1918-1939) avait modifié la pensée politique, ainsi que les liens sociologiques, économique, voire culturels. L’industrialisation commencée au début du XVIIIème siècle allait, en ce milieu de XIXème, modifier considérablement les fonctionnements de la société occidentale ‘’moderne’’. La 2ème guerre mondiale laissât une référence constance et vivante dans la mémoire politique des Français lors de la période après-guerre. Elle s’étiolât pendant la décennie des années 80. Trente-deux ans après la création de la Vème République, la chute du mur de Berlin (1989) inscrit une diminution des tensions entre les blocs de l’Est et l’Ouest. La mondialisation était déjà en cours… Dans un monde déstabilisé par la crise pétrolière, le président Valéry Giscard d’Estaing mena une politique libérale à la fois aux niveaux politique et économique. Le 15 novembre 1975, il réunit, à Rambouillet, pour un sommet informel, les chefs d’Etat les plus industrialisés de la planète (Etats-Unis, Japon, Allemagne fédérale, Royaume Unis et France), auxquels se sont joints les représentants du Canada et de l’Italie. Ce fut le premier G7 de l’histoire. En ce même mois de novembre 75, la barre du million de chômeurs fut franchie.
1er Janvier 1975 : CLAP DE FIN POUR L’ORTF
Symbole de la mainmise du pouvoir gaulliste sur l’audiovisuel public, l’ORTF se voit démantelé par l’Etat giscardien. Et ventilé – façon puzzle, bien évidemment – à travers sept sociétés : Radio France, l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), la SFP (Société Française de Production), TF1, Antenne 2, FR3 et, enfin, TDF (Télédiffusion de France)
3 Mars : UNE BOMBE EXPLOSE AU SIEGE D’AIR ALGERIE A LYON
Cette nuit, une très violente explosion a fait éclater dans un périmètre allant de la place de la République aux Cordeliers des centaines de vitres et vitrines. De l’agence d’Air Algérie, il ne reste plus qu’un espace soufflé et de nombreux débris sur le sol. L’attentat, qui n’a fait aucune victime, pourrait être l’œuvre d’une organisation de rapatriés.
13 Avril : DEBUT DE LA GUERRE AU LIBAN
Des combats particulièrement sanglants opposent, à Beyrouth, les phalanges chrétiennes à des éléments armés palestiniens vite rejoint par milices musulmanes. C’est le début d’une guerre civile qui va se poursuivre jusqu’en 1990 et faire des centaines de milliers de victimes.
17 Avril : CHUTE DE PHNOM PENH
Les Khmers rouges entre dans la capitale du Cambodge et instaurent le Kampuchéa démocratique, dictature communiste dirigée par Pol Pot. Après la guerre civile débutent quatre années de terreur pour la population cambodgienne, victime de ce qui se révèlera être un véritable génocide (au moins deux millions de morts sur une population totale de sept millions de personnes cambodgiennes).
Juin 1975 : GREVE DES PROSTITUEES
En colère les prostituées lyonnaises investissent l’église Saint-Nizier. Parti sur les bases de revendications très locales, le mouvement va avoir un retentissement national. Quand le 2 juin 1975 au matin, une centaine de prostituées lyonnaises investissent, pour l’occuper, l’église Saint-Nizier, personne n’imagine que ce mouvement, pour spectaculaire qu’il soit, aura un tel retentissement. A commencer par les manifestations elles-mêmes, quand bien même ces dernières bénéficient du savoir-faire en matière d’agit-prop d’une association proche des catholiques progressistes, le Mouvement du Nid. D’autant que les revendications qu’elles portent concernent essentiellement des problèmes locaux, directement liés aux récents scandales ayant entachés les milieux politiques et policiers lyonnais sur fond de proxénétisme et de prostitution. Dès le deuxième jour d’occupation, la France toute entière n’a d’yeux que pour l’église Saint-Nizier et ses occupantes. Cet intérêt ne fait qu’augmenter lorsque, peu à peu, des prostituées de Paris, de Marseille, et de Grenoble rejoignent le mouvement. On est loin, des premières revendications défendues par les meneuses lyonnaises Ulla et Barbara, le discours ayant trait dorénavant à la prostitution en général ou aux conditions d’accès à la sécurité sociale, pour les « travailleuses du sexe ». Le 10 juin à Saint-Nizier comme partout en France, les prostituées sont chassées par la police. Resté sourd à leurs revendications, le Gouvernement Chirac choisit d’en finir en usant de la manière forte.
21 Août : L’AFFAIRE D’ALERIA
La situation se tend subitement en Corse lorsque, dans la plaine orientale, des militants de l’ARC (Action de la Renaissance de la Corse), emmenés par Edmond Simeoni, occupent une cave viticole dans la commune d’Aléria. Le Lendemain, lors d’une action entreprise par les autorités pour les déloger, deux gendarmes mobiles seront abattus à coup de fusil de chasse.
Novembre : LE CHÔMAGE EXPLOSE
Les chiffres officiels traduisent une nouvelle fois la dégradation du marché de l’emploi en France. En ce mois de novembre 1975, en effet, la barre du million de chômeurs est franchie.
20 Novembre : MORT DE FRANCO
A Madrid, on apprend la mort de Franco, le vieux dictateur espagnol au pouvoir depuis 1939. La nouvelle n’est pas vraiment une surprise, le Gaudillo ayant été victime d’une crise cardiaque le mois précédent et, selon toute vraisemblance, maintenu dans un état artificiel de survie dans le but, sans doute, de mieux préparer sa succession.
LA TRAGEDIE DES BOAT PEOPLE
La chute de Saigon aux mains des troupes du Nord (le 30 avril 1975) et l’institution d’un régime communiste dans la partie du sud du Vietnam vont donner lieu à un exode massif de toute une partie de la population. Ainsi dès les premiers jours, pas moins de 143 000 personnes parviennent à fuir la ville derrière les derniers américains encore présents dans le pays. C’est à partir de ce moment qu’un nouveau terme va apparaître dans le vocabulaire de la presse internationale : BOAT PEOPLE, du nom de ces embarcations de fortune empruntées par les candidats(es) à l’exil. Cette tragédie va se poursuivre durant une dizaine d’années et s’accélérer à partir de 1978, lorsque les autorités vietnamiennes, moyennant finances, accepteront de fermer les yeux sur ces départs affectant principalement la minorité sino-vietnamienne. Victimes des éléments, mais aussi des pirates qui grouillent dans cette partie de la mer de Chine méridionale, au moins 200 000 de ces fugitifs trouvent la morts au cours de leur périlleux périple vers Hong-Kong ou des destinations plus lointaines (l’Australie et l’Indonésie, qui les repousseront, ou l’Occident). Le drame en cours alerte à tel point les opinions occidentales qu’un mouvement de solidarité se met en place. En France, des organisations caritatives, relayées par des intellectuels de renom, feront pression sur les autorités afin de faciliter l’accueil des réfugiés.
On verra même, pour cette cause, ces frères ennemis que furent Jean-Paul Sartre et Raymond Aron se réconcilier le temps de rencontrer, à l’Elysée, Valéry Giscard d’Estaing. Au final, la France accueillent sur son sol près de 120 000 réfugiés, originaires du Vietnam…
Pour ma part, après une saison collégienne dans une école publique située proche de notre appartement acheté par mes parents quelques années auparavant, à Villeurbanne, deux ans dans le pensionnat St Louis à Dagneux (01), et cette dernière année en mécanique général au Lycée professionnel Frédéric Fays, j’étais dans une situation d’incertitude entre redoubler ma seconde, au nom d’études qui ne me plaisaient pas ; changer de formation, à cet époque, c’était compliqué ; ou alors me lancer dans le monde de l’emploi, avec mon seul diplôme obtenu, le BEPC. Ce brevet me permettait seulement de rentrer dans une banque. Cela, je ne le souhaitais pas. Rester enfermé pendant huit heures dans un bureau, ou derrière un guichet, très peu pour moi. J’allais pratiquer un peu plus tard d’autres apprentissages professionnels, lorsque je comprendrai que les études sont essentielles tant au niveau universel par la culture générale, et au même titre, dans le cadre des formations et retransmissions des savoirs faire indispensables, nécessaires, essentiels et utiles aux professionnalisations sectorielles. La décennie des années 70 autorisait encore, en pratiquant quelques recherches, à trouver un emploi ne demandant pas ‘’longues études’’. Ma mère s’en était chargée. Et après un entretien dans une entreprise, située rue Pierre Loti, à Villeurbanne, je fus engagé, dans le cadre d’un contrat à durée déterminée de trois mois dans cette chocolaterie-confiserie, notamment pour pallier aux surplus d’activité lié aux futures fêtes de fin d’année 75. Cette PME composait son produit phare, le ‘’Cocon de Lyon’’, créé il y a plusieurs années et auquel était attaché un brevet de fabrication. Mon premier jour travaillé débutait, donc, ce deuxième lundi de septembre. Je laissais, encore, en cette journée de tranquillité, errer mes pensées, en quelques espace-temps passés.
J’étais né, ce 21 mars 1959, vers 10h20, sur le continent africain et notre premier retour en France ce fit, accompagné d’un petit frère, avec ma mère, au cours de ma troisième année d’existence. Par conséquent, je n’ai aucun souvenir de mes premières annuités à Bobo-Dioulasso. Le premier s’étant immiscé dans ma mémoire se produisit au cours d’une chute dans une cours d’école, lors de ma cinquième année, qui me value ma deuxième fracture côté droit. Je ne sais plus si ce fut moi qui courrais après un camarade de jeu ou l’inverse, mais en tout état de cette mobilité duale, je tombais sur une marche située au droit de la porte d’entrée d’une classe. Ce qui eut pour conséquence la fracture de mon avant-bras et la pose de mon premier plâtre. J’avais déjà subi la casse d’une de mes clavicules en procédant à un saut de ma chaise haute, au cours de ma deuxième année. Après réparation assez longue, de mon épaule droite, non plâtrée, je m’évertuais à pratiquer quelques approches et autres égarements envers les éléments et habitants de cette terre. Notamment une première immersion dans une eau, heureusement plus assez chaude pour être brûlante où flottaient quelques plumes appartenant à un oiseau plus tôt déshabillé, et une rencontre avec un python qui avait pris ses quartiers dans le poulailler. Cela s’inscrivit dans ma mémoire, bien plus tard, lorsque mes parents me racontèrent les quelques épisodes attachés aux temps de ma première période africaine.
Nous habitions dans un village situé à proximité de la savane africaine, non loin du travail de mon père. Nous faisions partie d’une communauté constituée d’expatriés dont le pôle d’activité principal était l’extraction des matières premières terrestres. La professionnalisation du paternel était celle de mécanicien diéséliste. Sa prestation auprès d’une compagnie minière consistait à s’occuper de la maintenance des foreuses et machines ascensionnelles servant à l’extirpation du manganèse et quelques filons diamantaires. Ma mère s’occupait de mon éducation, puis celle de mon frère, à partir du 16 décembre 1960. C’est, donc, dans cette zone, proche de la maison familiale que je me perdis quelques heures au milieu des hautes herbes, en y pratiquant ces premières petites marches inhérentes à un enfant de 2 ans ayant échappé à la vigilance de ses parents. Heureusement, ils m’ont retrouvé avant la nuit, et surtout avant d’être devenu Mowgli dans le livre de la jungle, où la plus mauvaise hypothèse était de disparaitre trop tôt sous les crocs d’un animal mangeur de petit d’homme.
Comme préciser, quelques lignes auparavant, tous ces récits, m’ont bien évidemment été racontés et permis de croire que je ne devais certainement pas être source de tranquillité pour mes parents. A contrario d’autres évènements dus à mon inextinguible curiosité, dont j’en formulerai leurs causes et effets, bien plus tard… Notamment l’enfoncement d’un clou dans une prise de courant situé sur le balcon d’un appartement, lors de ma onzième année, dont l’effet fût de me mettre sur le cul ; à distance respectable de ce contact avec la fée électricité. Peu de temps après cette déconsidération envers les ondes électromagnétiques, j’entrepris la mise ‘’en’’ feu d’une bombe de laque dont ce contenant vide de liquide était enrobé d’un film plastique, avec pour résultat à ce que le récipient en verre me pète à la ‘’gueule’’, par augmentation de pression des gaz chauffés et restés en proportion suffisante à l’intérieur de cette bouteille, permettant normalement par sa résistance suffisante et nécessaire, de maintenir ce mélange de molécules sous forme vaporeuse, dans un état de relative stabilité, où la finalité du jet de ce ‘’matériel’’ dans le brasier eût pour conséquence quelques implants en plastique fondu sur mon visage et autour de mon cou.
Je compris bien évidemment la complexité de toutes ces prestations et agitations physiques envers les objets matériels subissant forces et énergies extérieures et intérieures, bien des années plus tard, lorsque mon évolution intellectuelle, accompagnée par l’acquisition des connaissances utiles et suffisantes m’autorisera à en déchiffrer ces phénomènes. Cette période de trois ans passée à découvrir de nouveaux horizons, autres personnes et cultures fut, même du haut de ma dizaine d’années une expérience assez remarquable, pour ne pas penser, plus tard, qu’elle ne fut pas un fabuleux moment dans la vie d’un jeune garçon et peut-être le premier tournant concernant les prémices de la conscience envers ces ‘’choses de la vie’’… ; entre attachement et liberté.
Mariette, prénom de ma mère, était l’avant-dernière fille d’une famille de cinq enfants - trois filles et deux garçons. Elle fût atteinte de la poliomyélite lors de la seconde décennie de sa vie. Après une longue thérapie, elle réussit à ce sortir de cette maladie, avec pour unique séquelle, une légère atrophie à une jambe, qui eut, tout au long de sa vie ; une réticence à se mettre en maillot de bain. Cette jeune fille, deviendra une femme avenante et une mère exemplaire, tout en ayant su conserver cette élégance, tout au long de sa vie, notamment par son goût pour l’habillement, immanquablement institué par sa formation de couturière. Elle nous avait accompagné de la meilleure façon possible, tout au long de notre enfance et adolescence, et nous avait inculqués, à mon frère et moi, les préceptes essentiels à notre future existence d’adulte, et cela malgré, l’absence d’un compagnon de route, en l’occurrence mon père.
Jean-Baptiste, prénom de mon père était retourné travailler sur le continent africain après avoir effectué deux ans d’armée dans les parachutistes, lors de la guerre franco-algéroise, suite à quelques échanges physiques avec un supérieur, après lesquels, la hiérarchie militaire ne lui laissât que deux choix : la taule, ou faire son service dans l’armée française en Algérie. Il s’y exécutât donc entre 1955 et début 1957. Il avait déjà subi, durant l’enfance jusqu’au début de l’adolescence, les affres d’une autre guerre, celle de 1945, débutée en 39, alors qu’il avait 6 ans. Il perdit son père d’un accident dans une mine, en 1947, écrasé par un wagonnet. Sa mère se retrouva donc seule avec un fils et sa sœur ainée. Ils étaient déjà venus s’installer en France, depuis quelques années. De famille italienne, ils avaient immigré, je pense, au début des années 30, car mon père est né à Arpajon en Seine et Oise, au mois de novembre 1933. Ce jeune homme partit, me semble-t-il, une première fois en Afrique, entre sa 19ème et 20ème année, et donc non majeur, à cette époque. Il paya son voyage en travaillant à bord d’un bateau, comme mécanicien-diéséliste, et logeait, lors de la traversée, dans les quartiers de troisième classe. Cette première période africaine scellât certainement son destin professionnel, car il ne put jamais revenir travailler en France, même en ayant essayé, très peu de temps, au milieu des années soixante, certainement à la demande de ma mère qui était revenu en France avec mon frère et moi, en 1962. Il fût appelé, par l’armée française, au bout de ses deux premières années gabonaises – c’est à cette période qu’il travaillât dans une mine de diamant – alors qu’il approchait, sûrement, sa 22ème année.
Cette période en territoire algérien s’effectuât dans une compagnie parachutiste. Lors d’un saut, au-delà des lignes ennemies, il fut cloué au sol à cause d’une fracture ouverte. Après avoir passé la nuit à se cacher au gré des contours du terrain, ses compagnons d’armes le retrouvèrent au matin. Ce sauvetage lui évitât une éventuelle capture par le camp d’opposition dont il connaissait les pratiques de tortures effectuées lors d’interrogatoires ; où la mort était souvent au rendez-vous. Certains de ses camarades n’en revinrent pas. A la fin de ce concours d’évènements guerriers, il repartit quelques temps se reposer, en France. Il n’y restât pas très longtemps. Le virus de l’Afrique l’avait, certainement, déjà investi. D’après la chronologie mémorielle, que je peux m’en faire, il retournât, au Gabon au cours du premier ou deuxième trimestre 1957, pour y exercer sa professionnalisation de mécanicien diéséliste, auprès d’une société minière. Après, environ, un an en terre africaine, il revint en vacances, avec un de ses camarades de travail – Lucien – qui le conduisit en Alsace, région de résidence de la famille Barabinot. Il y fut présenté… ; et par cet avènement rencontra, Mariette, avant dernière fille de la fratrie, âgée, alors, de 18 ans.
Cette jeune femme, qui n’ayant eu de vastes et nouveaux horizons, jusqu’à présent, perçut ce jeune homme, de 25 ans, qui connaissait déjà d’autres lieux, lointains, certainement, comme l’image d’un aventurier, dont la suite de leur rencontre peut s’imaginer, sans trop de délire… ; à contrario de mon arrivée, prématurée, sept mois et demi plus tard en terre voltaïque, où mon premier contact avec la terre africaine, de couleur rouge-ocre, se fit à la sortie de la maternité quand une anse de mon couffin échappa la main qui la tenait. Celle de mon oncle Lucien. Cela eut portée à ma première subordination envers la gravité terrestre. Après ces trois années, dont je n’ai aucun souvenir, sauf ceux racontés par ma mère, et quelques autres, plus tard, lors d’échanges éparses avec mon père ; nous rentrions en France, ma mère, mon frère et moi, alors que ce père rejoindra différentes contrées africaines, jusqu’à sa retraite, à la fin des années 90 après avoir effectué un dernier contrat en Guinée. Nous eûmes tout au long de nos vies des échanges brefs souvent espacés par de plus ou moins long temps sans contacts, que ceux-ci soient physiquement proches ou virtuellement éloignés. Hormis moments d’irritations, je ne lui en voulais pas. Je pense, à posteriori, qu’il fut engagé dans une aventure, à laquelle il n’était pas en tempo d’initier
Notre vie de 1962 à 1968, en France, m’apportera les biens suffisants à croire que la vie est extraordinaire pour qui en dispose de l’utile, du nécessaire et de l’essentiel, tout en étant suffisamment conscient pour l’entrevoir sans amertume, outre avec mesures de discernement et assignements de son état, notamment envers les moments difficiles, voire ceux sensiblement affectants, qui n’ont parfois d’autres ressources que celle d’instituer l’existence comme une vague suite d’évènements en cause perdue, où le seul statut valable serait celui d’un népotisme de devises, sans foi, ni loi…
Notre mère avait assurément essayé du mieux possible de faire le nécessaire pour que je ne ressente pas les néfastes états sensibles et émotionnels, induits par la différence de ce qui nous a été inculqué par ceux et celles d'avant, en tant que construction d’une impossible conscience collective respectueuse de la libre expression naturelle du vivant et le libre arbitre émis par la pensée cognitive, afin que j’eusse égards à ne pas faire trop tôt un déni d’espoir envers la belle vie et le bon temps, permettant d’avoir toujours l'envie et l'énergie nécessaire et suffisante pour extirper mon corps de ces situations parfois extrêmes assujetties à ces extraordinaires élixirs de jouvence que sont le désir, l’espoir ; le souhait, l’attention et l’utile curiosité dont leurs fabrications peuvent parfois s'apparenter à celles d’un trop lent, mais également à un subtil et doux contre poison… Avec cette difficile adéquation, proche de l’incapacité à trouver tous les liens autorisant la belle alchimie de l’attachement assurément proche de ce paradoxe féminin-masculin, et certainement situé entre la liberté des pensées et l’expression culturel des corps, hors tricheries, mensonges et prosélytismes actés pour et avec de mauvaises convictions…
Michel Asti
Date de dernière mise à jour : 28/08/2019
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