LE PREDECESSEUR
LE PREDECESSEUR
Celui-là qui avait ouvert sa gorge personnelle avec maladresse, il fallut le soigner, réussir une opération délicate, lui offrir un liquide roboratif et le passer par des armes dont le mécanisme nous fut enseigné.
Quand donc cesserez-vous bouche mousseuse, de palpiter vainement ; quand cesserez-vous ce râle de colombe, ô lèvres vives ; et vous, pelage humain, qu’une sueur d’agonie faisait luire, vous, prédécesseurs, assistez-nous au moment qu’en nous grognera la même tempête
Roger Kowalski
<< C'est cette puissance sans failles en elle en lui qui me séduit…. Une force supérieure à celles de ceux qui font parce qu'ils doivent faire. Une force aussi brutale que polie, parce qu'à la civilisée, ils, elles ont plutôt bien réussi. Mais parfois, je sens sous leur peau la rage, la colère, la haine même, le rejet, la violence, la révolte, le grondement du refus et de la rébellion, voire le dégoût, la lassitude, l'épuisement d'après la lutte vaine.
Et tout cela est soigneusement, minutieusement, tapi sous leurs vieux tapis. Comme l’on balance au-dessous de la poussière pour s'en débarrasser, la cacher, la faire oublier, l'annihiler…
Il y a aussi, ancrée à leur puissance, cette non-limite, cette espèce de vaste possible qu'ils, elles baladent avec nonchalance et élégance depuis des ans en tout plein de gens. La puissance des vers et l'absence de limites textuelles, ces deux expressions que j'ai toujours versées aux sources naissantes des ruisseaux, puis jetées à la couleur transparente des torrents tumultueux. Au fond, l'on aime chez les autres ce que l'on a bâillonné en soi, mais qu'instinctivement, l'on reconnaît. >> …
Auteur(e) inconnu(e)
A DESSEIN MOT DIT:
A la lumière de mes espoirs
A enlacer la nuit, pour le langage du jour
Aux vers de la langue vivante
Au silence de mes sentiments
A l'encre de tes jeux habiles
A reformuler tes rivières sans retours
A chauffer les cœurs aux feux de ta ferveur
Sur l'échiquier du monde,
Au jour né des incertitudes
Aux nuits des songes heureux
Un dessein surgi aux lumières de nos sens
Je crois que nous sommes en place
Le temps n'y prend plus de raccourci …
Michel Asti
La vie est comme un rêve livré à l’imagination.
« C'est nous qui avons rêvé l'univers ». Nous l'avons rêvé solide, mystérieux, visible, omniprésent dans l'espace et fixe dans le temps… Mais nous avons permis qu'il y eût à jamais dans son architecture de minces interstices de déraison, pour attester de sa fausseté.
Jorge Luis Borges
Date de dernière mise à jour : 14/12/2017
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