PAGE 19 - LETTRE A MES FILLES ET P'TITS ENFANTS
LETTRE A MES FILLES ET MES P’TITS ENFANTS, AINSI QU’A MAXENCE ET PALOMA.
La curiosité est le meilleur remède contre l’ennui.
A l’ère des réseaux de retransmission de l’information et des connaissances l’ignorance est un choix.
Les croyances et les vies, comme les espoirs et les mésaventures, passent sous la meule du temps.
L’écriture est le meilleur moyen de s’exprimer sans être déranger.
Elle devint, début 2013, après avoir tout perdu de mon existence citadine, une compagne de voyage et d’agréments d’avec laquelle je puis envisager une autre voie.
Sa présence m’a assurément empêché de
Sombrer et devenir fou.
DE TEMPS EN TEMPS
Rien ne change vraiment,
Une idée, d’aventure, c’est enthousiasmant,
Mais pour aller où ? Avec qui… Et quand ?
Vingt ans, le moment à pleine dent,
Demandez l’impossible, en vous souvenant :
Combien d’arguments eurent révolution gagnante ?
Trente ans, c’est un peu moins flippant,
Ne cours plus camarade, l’utopie est une passante.
Quidam ton slogan est un encombrant.
Quarante ans, la descendance est prenante,
Nouvel essai, c’est marrant les lois du marché
La rose et le poing, la démocratie, c’est encore stimulant ?
Cinquante ans, une voie vers un poste vacant…
Qu’eus-tu cru ? Intérêt n’est point intéressement !
La messe est dite, parfaitement, absolument, régulièrement.
Soixante ans, une dédicace tranquille, c’est insouciant,
Changer la vie, c’est encore enthousiasmant,
Peut-être nulle part, mais avec la force du moment.
Soixante-dix ans, au loin les canons de Navarone,
C’est bruyant, les changements sans temps morts,
Il est temps de se remettre en conditions…
Quatre-vingt ans, les souvenirs s’estompent,
La philosophie, la sagesse, le malheur, l’inattention,
Ils se sont bien tenus ; les illusions aussi…
Comme ses passants et passantes, sans mémoire.
Les démons, les merveilles, les étapes perdantes,
Les grandes causes, les mauvaises raisons…
Les folles promesses sans belles devises, vous saluent…
De temps en temps…
L’OMBRE ET LA MEMOIRE
Ecoute au lointain le murmure
Celui qui jamais ne vacille
Souvent tu sous les rouleaux du temps
Parfois surgissant de l’orée.
Tend l’oreille aux vents élevés
Ceux qui soufflent sur les brumes
Bercés aux frontières du prime âge
Tantôt aux faîtes des vieux chênes
Comme ces nuages aux pointes des monts
Signature des tourments liquides
Une encre brûlante trace les songes
Stylet lys des désirs impatients.
Vision d’une rencontre émerveillée
Celle que vêt les lèvres charmeuses
Variations d’un chant octroyé
Celui sauvegardé des outrages.
Verve aux habits de mémoire
Résonance aux solstices d’été
Ton visage parle aux éphémères
J’en écoutais ton tendre délire.
Celui qui parlait aux livres
Demeure des feuilles légendaires
Présence des mots de liaison
J’en assumais mes propos découverts.
Sont-ce là les engagements aventureux ?
Entend le bruit des traces sûres
Pas coquins couvés de passions
Le futur fut attisé de résurgences
Notre jeunesse n’y prit garde.
Fut-elle ficelle d’infortune ?
Jeux épars aux lieux des rumeurs
Ceux au prisme sans amarres gravées
Où les fontaines parlent de libertés
Comme les enfants d’innocence
Image d’un ancien feu follet
Il y restât longtemps silencieux
Là où le sens fait dignité
Au nom de la veille parentale
Respire la colonne de nos ères
Attentions portées à la source
Vigie aux sincères passants(es)
La parole est une étrangère.
Ecoute à l’ombre des muses
Ce qui manquât aux frasques du temps
Ces séductions en pouvoir d’attraction
Afin que les poètes peignent leur Calliope ;
Leurs clés luisent à un jet de pensées.
VAGABONDS DE MOTS
S’ils ne t’ont pas tout dit
Si leurs mots ne t’ont pris
Entre tristesse et joie
Tels les ombres du silence
Semant quelques cailloux
Entre chênes et roseaux
N’oublie pas leurs brûlots ;
S’ils t’ont craché du feu
Comme des dragons furieux
Soufflant sur tes douleurs
Figures de démons nus
Corps tremblant de peur
Cœurs percés de tisons
N’oublie pas leurs brûlures ;
S’ils se sont affaiblis
Par trop de rêves perdus
Sous des pulsions vides
Dans l’ondée piquante
Sur des versants gelés
Avec les oiseaux du vent ;
Si tu les pensais fous
N’oublie pas les mots dits
Ceux des poètes vagabonds…
L’OEIL ET LE FOYER
Quand j’aurais mis un terme au miroir et à la lampe, laissant entrouverte la porte aux entretiens balbutiants d’une petite voix en lustre de murmures enjôleurs, la plus fragile étoile qui vient de naître.
Avant d’entrer sur le chemin de la lassitude, de tourner les toutes dernières pages de mon histoire, à entamer mon épilogue avant que ne tombe le rideau, j’y mettrai un point final sur l’appui de ma fenêtre.
Je le laisserai au choix de l’ouvrir sur mes pensées, celles qui ne se travestissent en aucune manière aux abords opportuns, comme sorties d’un rêve en mots servant à rebâtir les foyers sereins sous l’œil ancien.
J’émettrai ce seul souhait qui ne saurait être du plus évident à ne jamais se mentir à soi-même, même d’une seule partie qui n’aurait de serviteur que celui de laisser une colère exciter la haine des ignorants.
Et d’une seule chose qu’il me fut possible de percevoir, outre...
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Date de dernière mise à jour : 12/02/2020
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