LE MONDE EST UNE RESON(N)ANCE QUI INVENTE LA DISSERTATION
AU DELA DES QUARANTE MALENCONTREUSES
L’autorité est toujours de trop là où la raison seule suffirait au sens d’une vérité incontestable qui prouve son principe dans les conditions mêmes explicitant que la subjectivité de l’esprit ne saurait être confiée à un seul qui de cet Etat arbitraire en voudrait soumettre tous les autres à la seule sienne au nom du seul sujet qui n’eusse de fondements que dans l’inexpressivité de la liberté.
La conscience malheureuse des perdants. Le Vieux Monde connaissait les esclaves et les serfs – ils étaient les vecteurs de la conscience malheureuse de leur temps. Les temps modernes ont inventé le perdant. Ce personnage, que l’on rencontre à mi-chemin entre les exploités d’hier et les superflus d’aujourd’hui et de demain, est la figure incomprise dans les jeux de pouvoir des démocraties. Tous les perdants ne se laissent pas tranquilliser par l’indication du fait que leur statut correspond à leur placement dans une compétition, générée depuis l’enfance. Beaucoup répliqueront qu’ils n’ont jamais eu la moindre chance de participer au jeu et de se placer ensuite. Leurs rancœurs ne se tournent pas seulement contre les vainqueurs, mais aussi contre les règles du jeu. Le nouveau cas critique se présente actuellement sous deux occurrences : dans les démocraties libérales : sous la forme de gouvernances post démocratique qui s’exprime par la régression de la politique au rang de police, et par la métamorphose des politiciens en agents de la protection des consommateurs, et en continuum des États qui ont échoué, sous la forme d’une guerre civile dans laquelle des armées d’inutiles puissants se déciment mutuellement.
Après avoir atteint un point bas en 2002-2004, la pauvreté a connu une décennie de hausse continue. Le taux de pauvreté à 50 % s’est élevé de 6,7 % à 8,5 %, celui à 60 % de 13,1 % à 14,2 %. Depuis 2012, le taux et le nombre de pauvres se sont stabilisés. Entre 2012 et 2017 (dernière année disponible), le nombre de personnes pauvres a diminué de 220 000 personnes au seuil à 50 %. La principale amélioration s’est produite en 2013 et résulte de la hausse de 25 euros mensuels du RSA. Au total, les taux de pauvreté ont stagné autour de 8 % (seuil à 50 %) et 14 % (seuil à 60 %). Le niveau de la pauvreté aujourd’hui reste supérieur à celui de 2008. L’embellie récente du marché du travail demeure insuffisante, d’autant qu’elle se traduit en partie par la création d’emplois précaires et mal rémunérés. La baisse des allocations logement décidée en octobre 2017 touche les plus modestes, mais ne se traduit pas encore dans ces données. Inversement, la hausse des minima vieillesses et handicapés, ainsi que l’augmentation de la prime d’activité (dont bénéficient les plus bas salaires) sous la pression des « gilets jaunes » ont un effet favorable – pour les personnes disposant d’un emploi – que l’on ne mesure pas encore, dans ce système économique – mondial – en mutation socio-culturelle.
Compte tenu de l’ampleur de la dégradation enregistrée depuis le début des années 2000, il faudrait un mouvement beaucoup plus important et durable, ne serait-ce que pour revenir à la situation qui prévalait au milieu des années 2000. L’évolution à venir de la pauvreté dépendra à la fois des réformes des prestations sociales, de l’analyse du système économico-financier et de l’évolution du marché du travail et des emplois.
Autrement dit, de la façon dont sera partagée la richesse créée.
De l’énigme de la nature, accepter le mot précieux, tout ce que sans retour ce mot fait perdre de valeur aux profits de vos dieux, vous le gagnerez avec usure ; et tout ce qu’y perdent les lois, ce frein honteux pour vous dont ce mot vous dégage, les mœurs, libres du joug des prêtres et des rois le gagnent davantage. « Le meilleur système démocratique est une ethnosociologie économico-financière privilégiant une politique philosophique par les connaissances des liens entre le savoir des sciences, des technologies, des arts et de la culture » Dans le respect des lois de la Démocratie Républicaine sans distinction de couleur, de morphisme catégoriel, de croyance ou non croyance, d’ethnie, d’opinions politiques et de classes socio-financières. Le pouvoir législatif inaliénable n’appartient qu’au souverain i.e. au peuple qui ne saurait s’en démettre. Le gouvernement est l’exécutif : un pouvoir subordonné qui doit rendre des comptes de sa gestion. Il tiendra également compte des conditions géographiques, historiques et économiques, dans le cadre des droits et devoirs afférant à tous les citoyens et citoyennes de la Nation. La magistrature et l’administration doivent pencher dans le sens de l’exercice de la transparence et de la justice, malgré les écarts des pouvoirs privés et publics, malgré l’intolérance du nombre de leurs membres. L’équité du parlement doit offrir plus de garanties que celles des officiers de l’Etat. Cette séparation de pouvoirs se doit de s’exercer sans autre pression que celle d’une Démocratie de Responsabilité et de Concertation Citoyenne. Les outils de notre époque le permettent et cela peut être un des moyens pour calmer les passions excitées par des géodes communautaristes en sphères de vils comptes pliés sous l’avidité de leurs maitres, ainsi que du joug des prêtres et des rois, sans discernement, dans leurs privilèges fourmillant de prosélytismes sans foi ni loi. Un peuple, qui sans observance de certaines pratiques liberticides, se plie sous son propre sort est un peuple qui meurt ; mais un peuple qui s’oublie, qui s’ouvre indéfiniment aux influences extérieures, néfastes... ; ainsi qu'aux brassages sans éthique, ni morale citoyenne, meurt aussi. Ni l’un ni les autres ne peuvent atteindre ce qui est juste, comme de réussir à penser que la loi du plus fort fut, et soit, encore, la plus juste…
PAS PENSER, PAS PANSER,
Sale bête éructant les vieux mots infâmes,
Ceux qui n’ont de noms que les plus fourvoyés(es),
Petit homme sectaire branlant sous sa propre bave,
Immatures prologues vantant le sectarisme de masse,
Est-ce là vocation sortie d’esprits malingres… ?
Pas penser, pas panser, arbitraires pervers.
Symboles mornes torchant les ignominies veules,
Ceux qui n’ont d’existence que des plus ravis,
Grisées tribunes dépravées sous la lune brune,
Serviles postures cernées des venins d’échafauds,
Sont-ce là poncifs servis à desseins comptables… ?
Pas penser, pas panser, vilénies clandestines.
Média-sapiens communiant sophisme de titres,
Inaptes paralogismes, ineptes transmissions,
Celles perdues dans des gloses de substitution,
Ceux viciés aux bagagistes, voyages en leasing,
Est-ce ici parfum d’agences en monde perdu… ?
Pas penser, pas panser, horizons sans-soucis.
Grand homme sans spécialité riche comme Crésus,
Ceux qui n’ont d’esthète que panégyriques soldées,
Estrades de bourrades sans veilleurs de portiques,
Avis stérilisés comme noces admirables,
Sont-ce ici litanies sans paille dans l’acier… ?
Pas panser, pas penser la volonté d’Hydres,
Vois-là, voici la grande prière est lâchée ;
Espérance gourde comme costumiers sans mémoires,
Oubliés déchets, débris, marches douteuses,
Salonardes sans lanternes comme poussepousses sans but,
Sont-ce, ici et là, rustines en blouses blanches-noires ?
Pas penser, pas penser, aux pantins gourous-girouettes,
Com-nommés consommés comme avidité… ;
L’inutilité aux atours des temples amas-zones,
Celle imposée sous toile de tissus percés,
Etals virtuels soumissionnés aux labeurs pauvres,
Est-ce là territorialisme sans compromis(es)… ???
Pas panser, pas penser, aux vendeurs de chimères…
LA SITUATION EXPLOSIVE DE NOTRE EPOQUE
Absence d’attente de grands mouvements. S'il fallait exprimer en une phrase la caractéristique forte de la situation psychopolitique actuelle du monde, ce devrait être la suivante : Nous sommes entrés dans une ère dépourvue de points de collecte de la colère et porteurs d'une perspective mondiale. Ni au Ciel, ni sur la Terre, on ne sait vraiment quoi faire de la « juste colère du peuple ». Cette sainte fureur dont Jean-Paul Marat, l'un des terribles et des grands parmi les agitateurs de 1789, avait promis la création d'une nouvelle société, tourne aujourd'hui partout dans le vide. Elle ne produit qu'un bruit insatisfait et n'engendre guère que des actes d'expression isolés. Même si l'on doit, pour être réaliste, imaginer des potentialités immenses de contradiction du temps présent, que ce soit dans les pays du centre ou aux périphéries, ils ne se concentrent plus dans les formes historiquement connues de partis radicaux ou de mouvements d'opposition internationaux qui mettent sous pression un centre bourgeois, ou encore un État autoritaire.
Exacerbation de la jalousie. La reconnaissance mutuelle de tous par tous comme concitoyens, placés à égalité de droit, de la communauté – demeure en réalité beaucoup trop formelle et non spécifique pour ouvrir à l'individu l'accès à la conscience heureuse. Même et surtout dans un monde rempli de libertés largement répandues, les gens ne peuvent cesser de rechercher les reconnaissances spécifiques qui se manifestent dans le prestige, le confort, les avantages sexuels et la supériorité intellectuelle. Comme de tels biens restent rares, quelles que soient les circonstances, un grand réservoir de jalousie, de méfiance, de subordination et de déplaisir se remplit chez les concurrents déclassés du système libéral – sans parler de ceux qui sont réellement défavorisés et de ceux qui en sont exclus de facto. Plus le « système sociétal » est pacifié dans ses traits fondamentaux, plus on voit prospérer la jalousie de tous contre tous. Elle entraîne ceux qui postulent à de meilleures places dans des guéguerres qui pénètrent tous les aspects de la vie.
La conscience malheureuse des perdants. Le Vieux Monde connaissait les esclaves et les serfs – ils étaient les vecteurs de la conscience malheureuse de leur temps. Les temps modernes ont inventé le perdant. Ce personnage, que l'on rencontre à mi-chemin entre les exploités d'hier et les superflus d'aujourd'hui et de demain, est la figure incomprise dans les jeux de pouvoir des démocraties. Tous les perdants ne se laissent pas tranquilliser par l'indication du fait que leur statut correspond à leur placement dans une compétition, générée depuis l’enfance. Beaucoup répliqueront qu'ils n'ont jamais eu la moindre chance de participer au jeu et de se placer ensuite. Leurs rancœurs ne se tournent pas seulement contre les vainqueurs, mais aussi contre les règles du jeu. Le nouveau cas critique se présente actuellement sous deux occurrences : dans les démocraties libérales : sous la forme de gouvernances post démocratique qui s'exprime par la régression de la politique au rang de police, et par la métamorphose des politiciens en agents de la protection des consommateurs, et en continuum des États qui ont échoué, sous la forme d’une guerre civile dans laquelle des armées d’inutiles puissants se déciment mutuellement.
« N'espérez jamais trouver votre sûreté dans les armes de la fortune. » Sénèque. Nelson Mandela disait : ‘’Une population instruite, éclairée et informée est une des façons les plus sûres de promouvoir la bonne santé de la démocratie…’’. Et Benjamin Franklin : ‘’Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un, ni l’autre et finit par perdre les deux’’.
80 MILLIONS DE PAUVRES EN EUROPE… EN 2019.
‘’C'est la guerre qui est le moteur des institutions et de l'ordre : la paix, dans le moindre de ses rouages, fait sourdement la guerre. Autrement dit, il faut déchiffrer la guerre sous la paix : la guerre, c'est le chiffre même de la paix. Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres ; un front de bataille traverse la société tout entière, continûment et en permanence, et c'est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n'y a pas de sujet neutre. On est forcément l'adversaire de quelqu'un.’’ Michel Foucault
La démocratie devient-elle une technocratie gérée par des politiques et leurs alliés ne voulant plus faire analyse juste et sensée envers une véritable économie sociale de marché ; ayant réelle attention envers une Démocratie Républicaine attachée à la liberté, l’égalité, la fraternité et la justice sociale-économique… ? Et aller, hop, encore une révolution pédagogique structurée au conformisme déficient et incapable de se libérer dans la création, mais assurément compulsés par des étiquetages d’une technocrature politique prostrée au désir incommensurable de se donner en spectacle pour l’unique vacance désuète de ses membres envers un démiurge binaire, entre tout ou rien… Comment espérez-vous, dans cette errance sociale-économique, qu’il puisse exister, en ces temps troublés, un intelligible vecteur attentionné autorisant la génération des 16 – 25 ans à pouvoir faire choix sensé et rationnel quant à leur future existence communautaire, dans un monde totalement individualiste, surtout lorsque l’enseignement, la retransmission des connaissances, la pédagogie et les apprentissages sont devenus formalisation prédatrice dans une vision dénuée de factions équilatérales ; et tout cela dans un système de bien(s) et services marchant vers une rentabilité exponentielle et creusant ainsi le tombeau d’un autre secteur économique, non prolixe, et ignorant par-là même ; les circonvolutions d’un machiavélisme philosophico-politique dénué de toute attention en sollicitudes… ??? Dans un monde terrestre, fini. A quelles aberrations éducatives serait-il propre de leur nature qu’elles n’en fussent point incorrigibles à marcher vers un abîme qui mène formes et styles en reniement de dignité et destitutions en conservation du bien commun… ; au nom d’une guerre économico-financière entre possédés(es) et possédants(es)…
Dans les années 80, l’éducation mit en place l’apprentissage linguistique par mémorisation… ; nous en dissertons, sans mal de tête intransigeant, le résultat actuel… Tous ces experts, docteurs et spécialistes en ressources humaines ; ont-ils oublié que la MEMOIRE est chose aléatoire, subjective et ne possède en aucun cas facultés illimitées ; attachées aux mécanismes cognitifs du mammifère-humanoïde… Ont-ils, sont-elles ; et réciproquement, dans une omission (volontaire ?) théorique stipulant qu’en toute matière les bases de la connaissance pluridisciplinaire sont essentielles à l’élargissement du champ des possibles… ??? En l’occurrence ; pour la morphosyntaxique du langage humain – c’est l’alphabet qui autorise la composition de syllabes, mots, phrases, etcétéra… ; textes et lemmes explicatifs, voire compréhensibles… Et cela, non pas pour en faire, ‘’grâce’’ au langage politicien une rhétorique rendant vraisemblables les mensonges, crédibles les tricheries, respectables les ‘’petits meurtres entre amis(es)’’ ; et ainsi donner solidité à ce qui n’est que vil ‘’manège enchanté’’ farci aux bals des hypocrites prétentieusement comblés par un existentialisme perdu dans les profondeurs d’esprits sans vitalité, desquels n’y pourrait surgir aucun jaillissement autre que la duperie en tickets d’entrée chers payés ; envers une société sans embase. Qui plus est, lorsque la valse entrepreneuriale, productive, technologique & commerciale des sociétés est soumise au machiavélisme défiscalisé par le prisme social-économique d’élites de pacotilles qui, majoritairement, seront à la retraite professionnelle, voire institutionnelle, tels des sages, qui ainsi dans leur sérénissime savoir auront encore quelques solutions viables quant à ethnosociologie justifiable de justiciables en déconstruction reproductive non soluble avec le principe de subsidiarité entre sociologie de tempérance et économie de pragmatisme… Avant que la génération d’après y réussisse à étudier les quelques conneries philosophico-politico-ontologiques de celles d’avant, où les moins férus(es) en pluridisciplinarité furent désaxés par une thésaurisation sociologique, humainement inacceptable et souvent inintelligible pour autoriser une recherche des liens et accords du discours entre les sciences et les arts, suffisamment éloignée des temps immémoriaux des Lumières pour laisser croire aux ignorants(es) et adeptes de la servitude volontaire que le retour à la pensée unique édictée en paralogismes politico-philosophiques modernes serait la solution mondiale, valable, viable et sûre telle une pensée ethnosociologique devant être acceptée sans débat en liberté d’expressions… ? Et donc d’appartenance en artéfacts élitistes et reliques incontestables ?
Le contexte d’une rupture institutionnelle
Dans l’envers de la Sécurité sociale, les « nouveaux pauvres »
Au cours des « Trente glorieuses » – notion aujourd’hui accusée d’occulter les limites de la forme de développement économique de l’après-guerre (Pessis, Topçu, Bonneuil, 2013) – l’objectif était l’éradication de la pauvreté et le remplacement d’une assistance sociale jugée archaïque par des mécanismes modernes d’assurance. Le salariat était devenu la forme d’intégration dominante, ne laissant plus subsister à la marge d’une dynamique de progrès social qu’un nombre restreint et déclinant d’« inadaptés ». Le salariat se caractérisait – et se caractérise toujours, car sa crise est loin de signifier son effondrement – par la stabilité de l’emploi, la diffusion et la généralisation de protections, et son association avec la création et la répartition des richesses à l’échelle de l’ensemble de la société. Néanmoins, à partir de la deuxième moitié des années 1970, le chômage de masse contribua à creuser une brèche dans la protection sociale des adultes valides d’âge actif. Cette brèche se fit sentir particulièrement en France où la Sécurité sociale, véritable projet de transformation politique (Bec, 2014), s’ancrait dans la protection de l’emploi et non du citoyen, comme ce fut le cas en Angleterre ou dans les pays Nordiques. Les années 1980 virent l’émergence d’une population dépourvue de droits, ce qui choqua dans ces années de conversion de la gauche gouvernementale à l’économie de marché. Le Pauvre, figure qui suscite la compassion sans pouvoir exprimer des revendications, revenait au premier plan après avoir été escamoté par le Travailleur.
La seconde conversion de la gauche de gouvernement
Face à cette « nouvelle pauvreté », des associations se créèrent (tels les « Restos du cœur ») et purent faire entendre un certain nombre de leurs revendications. Ce fut notamment le cas d’ATD-Quart Monde, qui contribua diversement – expérimentations locales, rapport de Joseph Wresinski au Conseil Économique et Social (1987), etc. – à la genèse du Revenu Minimum d’Insertion. Si cette séquence est souvent interprétée comme une réaction morale aux conséquences du « tournant de la rigueur » de 1983, la constitution laborieuse d’un consensus politique autour de l’idée de revenu minimal comprend d’autres lignes de front. L’une d’elles portait sur la correction à apporter au système de protection sociale. Les débats sur l’exclusion sociale, catégorie qui avait émergé dans la réflexion administrative et dans la sphère publique dans les années 1970 (Lenoir, 1974), avaient averti que la protection sociale classique risquait de privilégier les segments les mieux intégrés de la classe ouvrière. Ces critiques lui ont valu d’être réformé à plusieurs reprises, sans que soient remis en cause les principes d’une allocation différentielle, non-contributive, versée aux adultes valides au-dessus de 25 ans (avec quelques restrictions et exceptions, notamment pour les jeunes, depuis 2010). Malgré des critiques et réformes successives, le RMI, renommé Revenu de Solidarité Active (RSA) en 2008, a été maintenu et a même vu son périmètre s’étendre. Cette stabilité explique l’importance et la profondeur de ses effets sociaux. Des pans entiers de notre société se structurent désormais autour de cette prestation, que ce soit en survivant en partie grâce à elle ou en se définissant contre elle. Loin d’être en marge de notre système de protection sociale, la logique institutionnelle inaugurée avec le RMI s’étend et s’impose comme une voie possible pour le réformer dans son ensemble, de même que de nombreux rapports sociaux et discours politiques se construisent autour de lui.
Michel Asti : https://www.facebook.com/michel.asti
Date de dernière mise à jour : 31/01/2020
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