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Chaque être humain pris isolément a participé dans son enfance aux souvenirs de ses grands-parents, et, devenu vieillard, participe aux espoirs de ses petits-enfants ; il embrasse ainsi cinq générations, soit entre cent et cent vingt ans. On est autant de personnes différentes qu’on a été de fois disciple. Il faut juger doublement de l’expérience : dans la mesure où elle exalte la conscience de soi, et selon le degré auquel elle la réprime. Si la misère est la mère des crimes, alors le défaut d’esprit en est le père.
Jean de la Bruyère
La pensée fait-elle le langage ou la dialectologie fait-elle la pensée ?
Ne serait-il pas temps de considérer les échanges inter-linguistiques, épistémologiques et culturels comme source de la pensée multidisciplinaire, humainement acceptable ?
M.A
Je ne faisais rien
C’est-à-dire rien de sérieux
Quelquefois le matin
Je poussais des cris d’animaux
Je gueulais comme un âne
De toutes mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C’est très intelligent mes pieds
C’est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là et vous tiennent compagnie
Et quand il y a de la musique, ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Faut être bête comme l’homme l’est si souvent…
Comme c’est curieux les noms
Mais qu’est que ça peut bien faire tout ça…
J.P
« Du fait de l’absence d’existence d’espèce supérieure : l’espèce inférieure, — “troupeau”, “masse”, “société” — désapprend la modestie et enfle ses besoins jusqu’à en faire des valeurs cosmiques et métaphysiques. Par-là, l’existence tout entière est vulgarisée. »
Friedrich Nietzsche
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années. On devient vieux parce que l’on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre enthousiasme, vos désirs, vos souhaits, votre bienveillance, vos attentions et votre belle curiosité, aussi vieux que votre air désabusé, votre morne attitude, vos certitudes conformistes, votre malveillance intergénérationnelle. Nous sommes aussi jeunes que notre confiance en nous et aussi vieux que notre abattement, nos peurs, notre refus d’analyse et notre acceptation d’ostracisme.
M.A
VOYELLES
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles ;
Dans la colère ou les ivresses pénitentes
U, cycles, vibrements divins des mers virides
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux,
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Arthur Rimbaud
« Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter, la victoire ivre, tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise. »
Victor Hugo
Toutes ces définitions de la personne ; dès qu’elles sont assimilées à leur réelle fonction sociale, philosophique, éducative et culturelle ; attachée à la pensée partagée et à l’idée du débat démocratique, opèrent les commissions individualistes et tendances ségrégationnistes alimentant les corporatismes délétères qui ne sauraient, à terme ; en cette pluridisciplinarité échangiste résister au pouvoir émancipateur du collectivisme…
Ces aptitudes d’échanges, d’attention et de respect orientent universellement, au sens où elles valent pour tout individu et dans toutes communautés et sociétés, y compris pour celui dont il est question : de la même manière qu’autrui peut considérer comme étant variations associatives pour tout ce qui évoque pour lui, ma propre représentation de ce qu’est ma personne comme même : l’ensemble des choses qui évoquent ma présence à autrui et, réciproquement, comme ces choses d’autrui envers ma présence.
Au sein des sociétés, le domaine du Moi s’étend bien au-delà de l’image du corps propre à travers de nombreuses ramifications qui nous paraissent excessives, à nous les individus lucides, dont la perception du Moi est beaucoup plus ramassée autour de l’image covalente du « réel » prisme interactif. Ce domaine du Moi, au-delà du corps propre ; correspond aux associations en « APPARTENANCES ». Pourtant, la propriété privée exacerbée dans nos sociétés contemporaines hyper-médiatisées, étend le domaine de nos appartenances de manière pléthorique, voire incohérentes, multipliant les moyens par lesquels les autres, et les objets eux-mêmes, ont une emprise sur nous. Souvent dans l’imposition liberticide plus que dans la réflexion et l’humilité.
‘’Notons que penser à l’ordre idéal comme écart entre l’économie et la monnaie revient à dire que la monnaie est une imperfection dans une démarche uniquement économique dématérialisée de sa fonction sociale où l’attrait mobilisateur envers le refus social ne saurait être autre que celui d’avoir les moyens individualistes nécessaires à exister hors de ce même système social-économique délétère et fractal envers la légitimité de la communauté de bien(s)… Avec ou sans ‘’s’’ !
C’est pourtant facile de voir les choses sous cet angle !
De les ‘’percevoir’’ ?... Indubitablement. Mais plus difficile dans et par l’application de statuts plus avenants, ou tout du moins plus équilibrés et teintés à la pluridisciplinarité de meilleures thésaurisations, envers l’objet-sujet économico-financier, car ce salopard d’égo revient à chaque fois à la charge, et il n’entend pas la petite voix lui murmurant : ‘’Arrêtes tes conneries, tu sers à rien, et maintenant tu te calmes !’’…
PRISME D’INCONSCIENCES ET/OU NEFASTES CONSCIENCES.
Que la sociologie la plus récente rencontre quelques sagesses anciennes, cela serait une bonne nouvelle. Mais même cela ne peut démontrer que l’intelligence humaine et la modernité sont une folie.
Qu’il existe dans le présent, un réel toujours plus fort, refusant de croire que rien d’autre n’est à connaitre, que plus rien n’est à aimer… ; est vrai.
Que le changement ne serait qu’une histoire sans défis dans un flot d’évènements, de rencontres et d’échanges aseptisés, apeurés par l’incertitude des croisements multiples et dépassements accentogènes, dans un monde d’asthénies physiologiques, de fourvoiements intellectuels et malentendus métapsychiques ; est faux. Mais que le monde, ainsi versé dans les commodités des zones de confort pressantes, semblerait d’une tristesse infinie pour qui préfère la danse à milles temps notée aux accords des désirs et souhaits sensibles scindées à jeux épars, où le verbe des amitiés et des amours serait teinté aux puissances de la verve des temps passés, dans un présent, riche des traits de lumière, réfléchissant à la couleur des feuilles mortes, tourbillonnant encore au sens de vigoureuses tourmentes… ; pour qui aime à flirter au vent des émois ; est une évidence humainement acceptable.
Quand j’en compris, bien tard il est vrai, les opportunismes patents de mes congénères, j’y crû entrevoir bien d’autres maux de controverse qui furent en intendance suffisante pour soumettre à mon questionnement ce qui pouvait être en improbité de sincérité afin de me laisser penser que l’amitié était chose trop hasardeuse pour y adhérer sans observance en ordonnance de méfiance, ou tout du moins en gardant temps suffisant à percevoir les potentiels accords et liens de covalence…
- Mais, s’il y a prépondérance à méfiance, il ne saurait exister amitié particulière véritable ; me diriez-vous…
J’en suis bien d’accord avec vous, mais plus qu’à vouloir, à tout prix, amitié en seul échange de lissage fourbe, controverses inexpressives, lâcheté de déréliction textuelle et didactique, ou sélection en voyeurisme simiesque au nom d’ébats funestes souscrits à néfastes barons, potentats et roitelets de pissotière, j’y consens à accepter de ne plus être en contact physique avec ces positionnements en accord de statuts vidés de l’essence primordiale, sans autres intérêts que celui d’une médisance en vile curiosité farcie aux chevrotines d’inculture, dans une flétrissure falsifiée par calomniateurs et calomniatrices à défrichement de bas compte.
Comment est-il possible de croire à la bienfaisance de ce type d’individus, notamment de par leurs actions paradoxales quant à conservation du bien commun et observation de la condition humaine, en verve d’échanges inintelligibles et incompréhensibles au réel sens de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et la justice. Surtout lorsque leur sémantique didactique, en clans d’introspection inique, ne saurait avoir utilité qu’en le ramollissement des cerveaux déprimés, des faibles d’esprit, ignorants(es), personnes fragiles et consciences béates envers des spiritualités en arguties de fadaise n’alimentant que le flot des incultures, des incertitudes, des déshérences et soumissions liberticides infantilisantes ; au profit d’administrateurs de groupes, gestionnaires d’intérêts individualistes, personnalités en philosophies absconses, dévots, guides en vacuité de bienveillances orchestrée par des clans obscurs disposant de moyens de retransmissions, outils médiatiques et pouvoirs psychologiques beaucoup plus machiavéliques que ces courbés(es) en vile représentation, prostrés(es) en servitude et petits diables à conscience ‘’logo-boto-atomisée’’ … ???
La vie n’est pas la planète Walt Disney en inepties de marketing avec blablas d’ahuris(es)…
Sauf, peut-être pour partie de la gente socio-culturelle disposant de zone de confort encore satisfaisante, voire plusieurs démesurées, permettant à ces communautés, de l’entre soit culturel particulier, de se masturber l’esprit avec de la survivance sémantique en verbalisme judéo-chrétien de nazes, versets coraniques en débilités mentales et/ou spiritualités à prescription d’aseptisation sociologique, psychologique, physiologique et didactique par paralogisme d’herméneutique en valeur usurière de salauds, suffisants, prétentieuses et jouisseurs de néfaste et cynique conscience ?
Ces prosélytes en vernis d’humanisme n’ont peut-être pas une perception et analyse suffisante envers véritables athées, ainsi que l’étude suffisante en logorrhées d’un agnosticisme affiché à l’apolitique évanescent faisant fonctionner les mécanismes cognitifs en vœux de réels savoirs faire et authentiques savoirs être… ???
Chez certains essayistes figurent encore quelques odeurs filigranées aux flagorneries pesantes de la sacristie. Les bondieuseries niaises étant retenues sous prétextes à une spiritualité figée aux embruns d’une réalité axée sur les difficultés à y mener manifeste démis d’un pessimisme embarrassé. L’exubérante volonté universelle des agnostiques autorise à dégager controverse enrichissante en débat d’opérations bien utiles aux déploiements des exégèses prétendument sans failles au rapport du réel sens d’un essentialisme moins morose entre matérialisme de nécessite et existentialisme de pragmatisme engageant les circonvolutions attribuées à la conservation du bien commun dans les écosystèmes et biosystèmes apparentés au monde naturel du et des vivants.
L’image starisée des politiques de vernis ne sera jamais le murmure autorisant les accords du chant entre le pauvre et le riche, le maître et l’esclave, l’ordonnateur et le serviteur, l’homme esthète et la femme conquise ; et réciproquement.
Le paradoxe culturel est la faillibilité de l’épreuve matérialiste.
Et dans cette incompréhension généralisée l’antivirus de la philosophie politique a été érigé par les règles du corporatisme exacerbé, du productivisme endiablé, de l’identité du clan, du ségrégationnisme vénère, voire de l’ordre de la félonie des Catéchèses, de la Torahnie élective mystifiée, la vile Coranie et autres bonimenteurs d’épitres, où le seul point commun à toutes ces théorisations textuelles est en celui de laisser croire à leurs dévots, bigots, bigotes, serviteurs et génuflecteurs que la seule symbolique de l’entité virtuelle serait l’excuse d’ignorance et le pardon du déni de sollicitude… ‘’Hors Sol’’… ?
En attente d’un jugement pour accessions en paradigmes incertains ?
Autorisant la pensée humaine à déterminer le délit de non-initié comme une atteinte aux anciennes écritures, voire blasphème ; alors que de par le langage logique la division intellectuelle ne saurait avoir commencé avant l’édiction balbutiante de ces ‘’mots là’’, inscrits sur quelques feuilles, déjà mortes avant qu’elles ne puissent s’approcher de la gnose… ; et de la thèse attachée au discours entre les sciences et les arts…
COLLAPSUS EN SILENCE D’HI-VERS
Est-ce là ton dernier souffle ; sous délectations évanescentes ?
Vaisseau brillant aux marges des carnets d’un songe voyageur,
Abstractions dérangées par des mots sans saveurs ;
Nudités charmeuses, passage des ports glacés ; sans mémoire…
Emérites approches dévisagées aux regards des mornes tempêtes ;
Silence ; vient me raconter la froideur de ton manteau
Commissions sécures mariés aux donjons des gardiens prudents,
Illusions attardées aux verves des inaccessibles penchants,
Erreurs de stratégie déformées aux desseins abasourdis ;
Nivellement des mains malhabiles, appels des émotions vives
Certitudes in imaginées n’y auront point de lendemains.
Estime des causalités perdues aux frontons des noumènes savants ;
Silences, soufflez-moi les murmures bardés d’empreintes scintillantes
Pauses aux cycles des quatre saisons ; perce-neiges sous calme blanc,
Elémentaires choses cousues au fil des naturalités bienveillantes ;
Récitations en délivrance des transformations chrysalides ;
Silence, apporte-moi les envols des nouveautés papillonnes
Prisme des pensées olivâtres aux destinées bourgeonnantes ;
Inventivité des formes subjuguées aux colorations tapis mauves ;
Calque des passions rougeoyantes sur fraîcheurs, tendres calicots ;
Habile silence, désigne-moi le cycle des passions balancelles
Artisans des verdoyantes prairies en lie des fruits grandissants ;
Cordialité des sous-bois, galipots racinaires en arborescence ;
Essaimage des pistils en fleurs dressées, fières attentes butineuses ;
Silence, séduit-moi au nom des futures danses du temps présent
Collapsus cerné aux vents des émois distingués ; croisée des ramages,
Emancipations bourdonnantes ; le chant muse flèche l’éloquence ;
Torsions des mains habiles sur chemins d’aptitude étoilée,
Tempérances pénates s’intègrent aux lits des rivières fougueuses ;
Elan des émotions troublantes composées en dégel de contacts charnels ;
Silence, prends-moi dans tes alvéoles bercées aux songes baroques
Temps de ponts pour liaisons errâtes ; aux horizons des quais de brumes,
Once des passions sans mobiles ; dernier métro aux vents hurlants ;
Inconnues des passagers de la pluie ; je n’entends plus le chant des sirènes…
Lysiane précède moi de ta plume légère ; aux sommets de nos éphémères,
Effervescent feu pavé aux sentiers des libertés brûlantes ; Tantale guette…
Silence ; annonce-moi les jours cachés sous les neiges du mont versant
Eternelles ébauches d’un tableau aux reliefs possédés par pas pointillés
Rets ciselés aux pensées virevoltées ; bruissements des pousses nerveuses
Rareté des omnisciences naturelles torsadées aux volontés rigides ; plastifiées
Analogues pressurisées dans les concordances aseptisées par prises banales
Nocivité aux arguties des félicités ; articulations en membres défaitistes ;
Temps de mouvements sans précipitation, les grandes pluies droites transpercent ;
Ebauches des courses folles en prévision des touches balbutiantes, le cycle s’affaire…
L’hiver cède doucement sa place aux prémices saisonnières du printemps
Allégories des élégances spontanées envers sonorités des oiseaux rieurs ;
Satiété des obséquieux désobligeants ; ivresse des cavalcades aguichantes ;
Silence des ornements apaisants ; dictez-moi les charmeuses portées accoquines ;
Equilibre des mouvements intermittents, sens d’une valse à mille temps…
Elégance des terres versées aux couleurs des horizons charmeurs ;
Tentation des aurores boréales, les arcs livrés aux sèves langoureuses ;
SILENCE… ; dit vers au printemps & concocte-moi les alchimies tourbillonnantes ; aux quatre vents…
Michel ASTI
DANS MA MAISON
Dans ma maison vous viendrez
D’ailleurs ce n’est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis rentré comme ça un jour
Il n’y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n’est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendue
Je ne faisais rien
C’est-à-dire rien de sérieux
Quelquefois le matin
Je poussais des cris d’animaux
Je gueulais comme un âne
De toutes mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C’est très intelligent mes pieds
C’est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là et vous tiennent compagnie
Et quand il y a de la musique, ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Faut être bête comme l’homme l’est si souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bêtes comme ses pieds, gai comme un pinson
Le pinson n’est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu’on sait ce que c’est un pinson
D’ailleurs il ne s’appelle pas réellement comme ça
C’est l’homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson, pinson, pinson, pinson,
Comme c’est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de bonapartes passe dans le désert
L’empereur s’appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n’a que trois prénoms
Il s’appelle Tim-Tam-Tom et n’a pas de grand nom
Un peu plus loin il y a n’importe qui
Beaucoup plus loin encore il y a n’importe quoi
?
Et puis qu’est-ce que ça peut faire tout ça
Jacques Prévert
Date de dernière mise à jour : 02/07/2019
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